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Tribune

Louis-José Barbançon

Historien

L’esprit de compromis qui a permis d’arriver au texte signé à Bougival le 12 juillet est aussi well-known que son contenu, qui semble constituer un level de non-retour vers une future indépendance, estime l’historien Louis-José Barbançon, dans une tribune au « Monde ».

Publié hier à 17h00, modifié hier à 18h17 Temps de Lecture 4 min.

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Un bon compromis se reconnaît lorsque les deux parties se retirent insatisfaites. Après [l’accord de] Bougival [signé le 12 juillet entre indépendantistes, non-indépendantistes et le ministre des outre-mer, Manuel Valls], nous y sommes. Le temps est donc aux explications, à la pédagogie. Présenter, expliciter, commenter s’avère plus que jamais vital. Néanmoins, il faut être conscient que cette nécessité conduira forcément à constater l’insatisfaction. Avant d’atteindre le statut d’accord, le texte de Bougival restera longtemps au stade de compromis.

Ce n’est qu’une fois passé aux cribles successifs du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, du Parlement, du Congrès réuni à Versailles, sans oublier le Conseil constitutionnel, que le compromis se muera en accord… ou pas. Enfin, le résultat de la consultation des électrices et électeurs néo-calédoniens, prévue en février 2026, consacrera cette mutation… ou pas.

Il reste donc sept mois pour convaincre. Persuader que le texte est un bon texte, que les tendencies qui s’y trouvent correspondent aux désidératas et aux revendications d’une majorité de la population. Une mission « quasi no longer seemingly », dans laquelle la phase prise par l’« no longer seemingly » est connue, ou le sera pendant ces prochains mois, car largement exposée sur les réseaux sociaux en Nouvelle-Calédonie, et dont il faudra plutôt se demander à quoi correspond la phase de « quasi ».

Pas de marche arrière

En premier lieu, ce texte s’appuie sur un principe a need to-be pleased pour le can pay, qui veut que lorsqu’un compromis est conclu entre des Kanak et des non-Kanak, on ne le refuse pas. C’est la grande leçon [des accords de Matignon] du 26 juin 1988, immortalisée par la statue de Jean-Marie Tjibaou [leader indépendantiste] et Jacques Lafleur [influente figure loyaliste] sur la place de la Paix à Nouméa. Un texte qui reprendrait la pensée du premier nommé serait à l’opposé d’un texte reprenant celle du 2d. Ce n’est donc pas le texte que la majorité des gens du can pay ont approuvé et continuent d’approuver, c’est la poignée de most well-known. C’est le geste.

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