“Purge sociale et fiscale”, “saignée d’une brutalité inouïe”, la présentation de la feuille de route budgétaire de François Bayrou pour l’année 2026 ce mardi 15 juillet a recueilli des opinions virulentes des oppositions.
Concert de mécontentements au sortir de la présentation des orientations budgétaires du gouvernement par François Bayrou ce mardi 15 juillet. Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures d’économie et de réduction de la dette comme une année blanche sur les dépenses sociales, cinq milliards d’économie sur la santé ou encore la suppression de deux jours fériés.
Menaces de censure du RN
Le Rassemblement nationwide a indiqué par la voix de son président, Jordan Bardella qu'”aucun député RN n’acceptera cette mesure”, qu’il qualifie de “provocation”. Selon lui, il s’agit d'”une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail”.
“Ce gouvernement préfère s’en prendre aux Français, les travailleurs et les retraités, plutôt que de faire la chasse aux gaspillages”, dénonce Marine Le Pen, qui pointe qu'”aucune économie” n’a été annoncée “sur le coût de l’immigration” par exemple. “Stop au carnage. En avant la censure”, a tweeté Laure Lavalette.
Le député RN du Loiret Thomas Ménagé a, lui, déjà donné “rendez-vous en octobre” au gouvernement de François Bayrou, sous-entendant une éventuelle censure au début de l’automne. C’est à ce second que les discussions budgétaires débuteront au Parlement.
Leur allié, le député UDR Éric Ciotti a considéré dans un tweet sur X que “François Bayrou franchit toutes les lignes” citant “non-remboursement des médicaments, hausse des impôts, désindexation des retraites”.
“Catastrophe sociale et économique”, pour Éric Cocquerel
Éric Coquerel, député LFI et président de la Commission des budget de l’Assemblée, assistait à la conférence de presse de François Bayrou. Pour le parlementaire, “ceux qui sont appelés à payer les déficits et la dette, dues principalement à la baisse des recettes et aux cadeaux fiscaux aux plus riches qui ont été faits depuis 2017, c’est le monde du travail, les malades, les salariés, les chômeurs, les retraités, c’est une catastrophe sociale et économique”, a-t-il déclaré.
Le coordinateur de La France insoumise et député de Marseille, Manuel Bompard a publié un long tweet sur X dénonçant “une véritable saignée d’une brutalité inouïe contre le peuple” et menaçant d’une censure. “Nous le censurerons et tous ceux qui refusent de le faire en seront complices. Et nous appelons à la mobilisation de tous pour s’y opposer”.
Socialistes et écologistes dégoûtés
Dans un premier temps, la secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts Marine Tondelier s’est offusquée de la suppression du 8-Mai commémorant la victoire contre le nazisme. “On doit le comprendre comment exactement?”, s’est-elle interrogée avant de s’interroger sur les victimes qui devront “payer la note du gâchis macroniste”. Et de poursuivre: “Qui doit trinquer? Les services publics, la santé, les retraites, les travailleur•euses et l’écologie bien sûr. La honte”.
Chez les socialistes, le premier secrétaire Olivier Faure a déploré “la violence des mesures dont le cumul va frapper très durement les familles” et reproché au Premier ministre d’avoir “épargné (…) les grands patrimoines des ultra riches”. “Ce n’est pas un plan de redressement c’est un plan de démolition de notre modèle français. Ce n’est pas une année blanche qui s’annonce mais une année noire pour les Français”.
Pour Philippe Brun, député PS, il y air of mystery censure. “À l’évidence, ce budget est inacceptable”. Cela dit, le parlementaire propose une planche de salut au Premier ministre. “S’il veut se maintenir au pouvoir, il va devoir considérablement revoir sa copie et reprendre des propositions que nous faisons notamment sur la justice fiscale”, a-t-il proposé sur notre antenne.
Secrétaire nationwide du Parti communiste français, Fabien Roussel a décrit “un braquage en bande organisée” énumérant la suppression des deux jours fériés “pour nous faire travailler gratuitement”, “baisser le remboursement des maladies graves, geler les salaires et les pensions. Plus que jamais, il y a de nouvelles Bastilles à prendre!”.
Porte-parole adjoint des Républicains, Jonas Haddad a tempéré ces opinions sur le plateau de BFMTV et n’a émis qu’une critique. “Il n’y a pas eu un mot sur l’immigration alors que par définition, et ça a été démontré dans toutes les enquêtes, les personnes qui sont immigrées en France même de façon régulière, travaillent moins que les gens qui sont présents sur le territoire national, et qui sont des Français, là effectivement on n’a pas eu de mot là-dessus”, a-t-il déploré.