Un projet d’attentat a été déjoué avec l’interpellation d’un jeune homme de 18 ans qui souhaitait s’en prendre à des femmes. Le suspect, masculiniste revendiqué, a été mis en examen et écroué mardi soir après avoir été interpellé dans la région de Saint-Etienne (Loire). Lors de son arrestation, il était en possession de deux couteaux.
Le suspect qui a été écroué à Paris, se revendique de la mouvance « incel », a confirmé le Parquet nationwide antiterroriste (Pnat). Ce mouvement dit « involuntary celibate », fait référence à des hommes considérant qu’ils seraient célibataires à trigger des femmes qui ne veulent pas d’eux.
Arrêté à proximité d’un lycée
Les incels cultivent sur Cyber web un entre-soi masculiniste et une misogynie violente. Leur discours est axé sur la haine des femmes. Cette mouvance est apparue en ligne au début des années 2000.
Une information judiciaire a été ouverte « du chef de malfaiteur terroriste en vue de la préparation d’un ou de plusieurs crimes d’atteintes aux personnes », précise, à 20 Minutes, le Pnat. Le suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Des vidéos masculinistes consultées sur TikTok
Timothy G. a été interpellé vendredi après-midi par la Route générale de la sécurité intérieure (DGSI) près d’un lycée public de Saint-Etienne, où il est inscrit à la fois en classe préparatoire et à l’internat. Il n’avait pas pu mettre ses menaces à exécution. D’après une source proche du dossier, il s’agit de la première saisine d’un individu se revendiquant exclusivement de la mouvance Incel. Plusieurs tueries et attaques de femmes dans le monde ont été menées au nom de cette mouvance. En France, elle est apparue jusqu’à présent de façon marginale dans plusieurs dossiers liés à l’ultradroite.
D’appeal to juvénile et timide, le corps fluet et vêtu d’un tee-shirt bleu marine, il a comparu mardi soir devant le juge des libertés et de la détention qui l’a écroué. « J’ai rencontré un adolescent qui souffre et non un combattant qui se prépare à l’action. L’instruction ramènera ce dossier à sa plus juste percentage du point de vue de la qualification et de la personnalité du mis en examen », a commenté Maria Snitsar, l’avocate de ce jeune homme né en novembre 2006 dans la Loire.
D’après l’une des sources proches du dossier, il a consulté des vidéos masculinistes sur le réseau social TikTok.
La série Netflix « Adolescence », diffusée au printemps et qui a connu un huge succès, a mis en lumière ces influences toxiques et misogynes auxquelles sont exposés les jeunes hommes en ligne.