Après les épreuves écrites du baccalauréat, ce sont les plus de 860.000 collégiens qui étaient appelés devant leurs copies d’examen pour le Brevet, ce jeudi. Plus précisément, ce sont les épreuves de français, dont un exercice iconique, et la bête noire de certains, qui était au programme jeudi matin : la dictée. Pour ceux qui ne sont pas particulièrement friands de cet exercice, qu’ils se rassurent, cette dictée était la dernière de leur scolarité.
Les candidats au brevet des collèges seront évalués sur un texte littéraire, tiré d’un roman de Simone de Beauvoir, La force de l’âge (1960), pour cette édition 2025. Il fallait faire attention aux terminaisons de l’imparfait, à l’accord avec le COD dans la proposition relative au passé composé « que je n’avais jamais connue » et à l’orthographe, de « pêcheurs », « jetée », and loads others. Les mots « brouhaha » et « docks » ont été écrits au tableau avant la dictée.
Le texte intégral de la Dictée du Brevet 2025
Jamais je ne m’ennuyais : Marseille ne s’épuisait pas. Je suivais la jetée battue par l’eau et le vent, je regardais les pêcheurs, debout entre les blocs de pierre où se brisaient les lames : je me perdais dans la tristesse des docks. Dans les vieux escaliers et les vieilles ruelles, sur les marchés aux poissons, une vie toujours neuve me remplissait les yeux et les oreilles. J’étais contente de moi ; au jour le jour, je construisais sans secours mon bonheur, Il y avait des fins d’après-midi un peu mélancoliques, quand, au sortir du lycée, je revenais, à travers le crépuscule, vers ma chambre où rien ne m’attendait mais je trouvais de la douceur à cette nostalgie que je n’avais jamais connue dans le brouhaha de Paris.
D’après Simone de Beauvoir, La Power de l’âge, 1960.