
Un manifestant portant le drapeau israélien passe devant un portrait du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une manifestation anti-gouvernementale à Tel Aviv, le 7 juin 2025. – Jack GUEZ / AFP
À pickle off de sa politique à Gaza ou de sa gestion des affaires internes, Benjamin Netanyahu faisait face à d’importantes opinions tant de la fragment de sa population, de sa propre coalition que de la communauté internationale. Le Premier ministre israélien espère ainsi profiter du conflit déclenché avec l’Iran, pour lequel il est soutenu, pour redorer son blason, et se racheter auprès de la société israélienne après l’échec du 7-Octobre.
L’étau se desserre autour de Benjamin Netanyahu. En déclenchant une guerre ouverte avec l’Iran le 13 juin dernier, le Premier ministre israélien, empêtré dans les déboires judiciaires et politiques et critiqué tant par sa population que par la communauté internationale sur ses actions à Gaza, se débarrasse des projecteurs accusateurs.
Ce conflit visant à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, “une vieille doctrine israélienne”, “fait l’objet d’un large consensus”, nous explique Frédérique Schillo, historienne, spécialiste d’Israël et des household internationales.
“C’est très utile pour Netanyahu car ça fait taire les critiques à l’intérieur du pays, mais aussi à l’extérieur”, abonde auprès de l’AFP la sociologue Nitzan Perelman.
“Netanyahu était devenu très impopulaire”
À l’intérieur, le président du Likoud était la cible de multiples opinions. Son gouvernement – l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël – a frôlé la dissolution la veille du lancement de cette attaque en Iran d’une ampleur sans précédent. À l’origine des crispations au sein même de sa coalition? La conscription des juifs ultra-orthodoxes, qui bénéficient d’une exemption militaire historique alors que la société israélienne est mobilisée depuis le 7-Octobre.
“Benjamin Netanyahu est un animal politique, il a réussi à négocier en coulisses pour éviter de tomber”, commente David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de household internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Moyen-Orient, contacté par BFMTV.com.
Le Premier ministre est aussi blâmé pour ses attaques envers l’appareil judiciaire israélien. En nommant un nouveau chef des products and companies des renseignements intérieurs – pour succéder à Ronen Bar à qui il impute l’échec du 7-Octobre – il s’est dressé contre la procureure générale du pays et la Cour suprême. Son image est également ternie par le procès pour corruption, fraude et abus de confiance pour lequel il comparaît plusieurs fois par semaine à Tel Aviv. Sans parler du “Qatargate”, un scandale qui le guette: deux de ses proches conseillers sont soupçonnés d’avoir mené des opérations d’influence au profit de l’émirat du Golfe jugé antagonistic par les Israéliens.

Ces derniers mois, les protestations contre sa gestion de la guerre à Gaza se sont multipliées dans le pays. La population israélienne déplore qu’il n’ait pas réussi à libérer les fifty three otages encore détenus par le Hamas. Et une fragment de plus en plus importante s’émeut des plus de 55.000 Palestiniens tués dans l’enclave sous les bombes israéliennes. Plus des deux tiers des Israéliens souhaitent la fin de la guerre et un accord avec le Hamas pour la libération de tous les otages.


“Netanyahu était en très mauvaise posture. Il était devenu très impopulaire sur de nombreux sujets essentiels”, avance la spécialiste Frédérique Schillo, co-autrice de Sous tes pierres, Jérusalem.
Les bombardements incessants sur Gaza deux ans et demi après le début du conflit et le blocus humanitaire responsable de stipulations humanitaires catastrophiques ont également valu à Benjamin Netanyahu un isolement croissant sur la scène internationale.
Le ton est monté entre le Premier ministre – visé par un mandat d’arrêt global de la CPI pour “crimes de guerre” – et les Occidentaux, qui se sont montrés de plus en plus opinions sous la pression notamment de leurs opinions publiques. Des menaces de sanctions de la France, du Royaume-Uni, du Canada ou des Can pay-Bas ont fusé envers l’État hébreu. Fin mai, les Britanniques ont annoncé, entre autres, la suspension des négociations d’un accord commercial de libre-échange avec l’État d’Israël et ont fait fragment le 11 juin dernier de sanctions inédites contre deux ministres israéliens d’extrême droite.
La population israélienne largement favorable à l’attaque en Iran
Aujourd’hui, “Netanyhahu a regagné en popularité, en confiance au sein de la population israélienne”, constate l’historienne Frédérique Schillo. Selon un sondage publié samedi dernier par la chaîne 14, soutien affirmé du Premier ministre, 54% des Israéliens disent lui faire confiance. Car malgré la peur des missiles qui s’abattent sur leur pays depuis sept jours, ils se réjouissent de l’attaque contre l’Iran qu’ils jugent nécessaire.
“Netanyahu va dans le sens d’une attente profonde de l’opinion publique israélienne”, juge le chercheur à l’IRIS David Rigoulet-Roze. “L’Iran est perçu par
l’ensemble des Israéliens comme une menace existentielle”.
Depuis des décennies, l’État hébreu fait de l’anéantissement des capacités nucléaires de l’Iran son objectif. Benjamin Netanyahu le martèle particulièrement depuis les attaques du 7 octobre 2023. Selon un sondage de l’Institut israélien pour la démocratie (Israel Democracy Institute), institut de recherche indépendant, 70% des Israéliens soutiennent ainsi la décision d’attaquer l’Iran.
“Il y a un large consensus au-delà des clivages politiques”, souligne Frédérique Schillo. Tout en rappelant que le rival politique de Netanyahu, le chef de l’opposition Yaïr Lapid, a déclaré que “la décision de frapper l’Iran maintenant était la bonne”. “Oui, ce gouvernement doit être renversé, mais pas au milieu d’une lutte existentielle”, a-t-il abondé auprès de l’agence américaine Associated Press.
“Certains membres de l’opposition, comme Yair Lapid ou Benny Gantz, lui avaient même reproché d’être trop attentiste”, ajoute le spécialiste du Moyen-Orient.
De même à l’global, les voix européennes qui le critiquaient quelques jours avant l’attaque en Iran, à l’instar du président français Emmanuel Macron, lui ont depuis apporté un nouveau soutien. Tout comme Israël, les États-Unis et les Européens suspectent l’Iran de vouloir se doter de l’arme atomique et craignent pour leur sécurité. Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, a déclaré dimanche 15 juin que le programme nucléaire iranien était une “menace pour Israël et l’Europe”.
“C’est plus confortable pour Benjamin Netanyahu mais moins pour les Occidentaux. Emmanuel Macron, par exemple, est embêté. D’un côté, il réitère le droit d’Israël à se défendre et de l’autre, il rappelle les atrocités à Gaza. Une dissonance que l’opinion européenne ne comprend pas bien”, pointe Frédérique Schillo soulignant la “difficulté du ‘en même temps'”.
“Même une opération réussie en Iran ne fera pas oublier son échec” du 7-Octobre
S’il est “faux” et “simpliste”, selon les consultants interrogés, de dire que Benjamin Netanyahu a ordonné l’attaque en Iran pour faire oublier ses déboires politiques, ils conviennent qu’il est susceptible de “capitaliser” dessus, de “saisir l’opportunité stratégique”.
Le calendrier de l’attaque est lié à la configuration internationale, appuie Frédérique Schillo. L’Iran est affaibli sur la scène régionale: ses proxys – des groupes armés alliés – tels que le Hamas, le Hezbollah libanais, les rebelles Houtis au Yémen ou encore des milices chiites en Syrie ou en Irak sont affaiblis ou “réduits à néant”.
Le Premier ministre israélien “veut se présenter comme M. Iran, M. sécurité, il veut parachever un plan engagé en réaction aux massacres du 7-Octobre de défaire Israël de toute menace”, souligne la spécialiste des household internationales. Et ce, “en s’attaquant à la tête de la pieuvre, à l’Iran”.

Iran: aux racines du régime dont Netanyahu veut couper la tête
Jugé responsable des échecs stratégiques ayant mené à l’attaque sans précédent du Hamas, Benjamin Netanyahu espère ainsi se rattraper aux yeux de l’thought publique israélienne. “C’est un féru d’Histoire, il porte un grand intérêt à la postérité et à ce qu’il va laisser dans les livres d’Histoire”, développe Frédérique Schillo.
Mais cela ne suffira pas. “Il cherche à réparer les terribles erreurs commises mais il ne peut pas les annuler”, estime le chercheur David Rigoulet-Roze. Une grande majorité de la population israélienne insiste toujours pour que soit menée une commission d’enquête sur les attaques du 7-Octobre, pour le moment catégoriquement refusée par le Premier ministre.
“Même une opération réussie en Iran ne fera pas oublier son échec”, abonde l’historienne.
Il devra dans tous les cas faire face à ses responsabilités judiciaires et politiques. Sa coalition de droite, d’extrême droite et d’ultra-religieux a très peu de chance d’être reconduite lors des prochaines élections en 2026. “Un sondage de la chaîne 13, la deuxième chaîne privée du pays, paru ce mercredi montre qu’il n’a gagné aucun point politique au sein de la population”, illustre Frédérique Schillo. “Il n’échappera pas à son destin”.