Alors que les spéculations s’intensifient quant à une doable intervention américaine en Iran, Donald Trump n’a pas encore écarté la voie diplomatique pour convaincre le pays d’abandonner son programme nucléaire et trouver une fin au conflit avec Israël.
Donald Trump va-t-il impliquer directement les États-Unis dans le conflit qui oppose Israël et l’Iran? Alors que les deux pays entrent ce mercredi 18 juin dans leur sixième jour d’affrontement, le président américain est “tiraillé entre deux ambitions”, souligne Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, sur BFMTV.
Pour le spécialiste, Donald Trump se “rêve en prix Nobel de la paix”, et pourrait rester sur la voie diplomatique, tout en ayant “l’envie de participer à cette opération historique” sur le terrain avec Israël. “Avec Trump, on ne sait jamais de quel côté va tomber la pièce”, concède Bruno Tertrais.
Selon des responsables américains, Donald trump n’a pas encore pris sa décision et garde toutes les alternate ideas sur la desk, la challenge évoluant “d’heure en heure”.
Une rencontre avec l’Iran dans la semaine?
D’abord, le président n’a pas abandonné la voie diplomatique. La Maison blanche discute avec l’Iran d’une doable rencontre cette semaine entre l’envoyé spécial américain au Moyen-Orient Steve Witkoff et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, ont indiqué plusieurs sources au intention Axios.
L’objectif de cette rencontre serait de discuter d’une sortie du conflit entre Israël et l’Iran et de parvenir à un accord pour que Téhéran abandonne son programme nucléaire.
L’intervention des États-Unis sur le territoire iranien pourrait dépendre de cette rencontre. Automobile Donald Trump a fait savoir son impatience en quittant prématurément le G7 mardi. Il a indiqué qu’il souhaitait “une fin réelle” du conflit, “pas un cessez-le-feu”, tout en précisant qu”il n’était “pas spécialement d’humeur à négocier”.
Il a par ailleurs intensifié son discours à l’égard du régime iranien. Le président américain a notamment appelé à une “capitulation sans situation” de l’Iran, et prévenu que les États-Unis “savent exactement où se cache le soi-disant records suprême iranien, l’ayatollah Khamenei” mais ne comptent pas “l’éliminer (le tuer!), du moins pour le moment”.
“Trump est convaincu que toucher la tête du système iranien pourrait engendrer des changements importants. Mais c’est très relatif, on sait très bien que le régime iranien a des ressources et la capacité de rebondir même en cas de la perte d’Ali Khamenei”, juge Hasni Abidi, enseignant au Global Studies Institute de l’Université de Genève sur BFMTV.
Du ravitaillement aux bombardements
Les responsables militaires américains se préparent à un éventuel déploiement d’avions ravitailleurs de l’US Air Force pour permettre aux avions de chasse israéliens d’effectuer des missions de longue durée en Iran, indiquent plusieurs sources au New York Times et à CNN. Selon ces dernières, cela constituerait une “intervention mineure” des États-Unis dans le conflit.
Pour que cette option soit mise en oeuvre, une trentaine d’avions ravitailleurs américains ont été déployés dans la région ces derniers jours. En cas d’escalade, ces avions permettront aussi à l’administration américaine d’élargir son intervention, avec notamment la possibilité d’organiser des frappes sur les sites nucléaires iraniens, précisent les mêmes sources à CNN.
Autre scénario, radical: intervenir activement dans le conflit. Cette implication pourrait passer par le largage de bombes américaines anti-bunker GBU-57 contre certains sites stratégiques comme le site nucléaire iranien de Fordo. Enterré à plusieurs dizaines de mètres de profondeur, ce site pourrait produire des armes nucléaires en seulement quelques semaines s’il reste intact, selon David Albright, expert de l’Institut for Science and International Security, cité par le Guardian.
Or, cette usine est inaccessible aux bombes israéliennes et seuls les avions américains B-2 sont capables de larguer les ogives GBU-57. Une intervention américaine directe pourrait donc être requise pour détruire ce site construit en secret dans les années 2000.
Depuis le lancement de l’attaque israélienne ce vendredi 13 juin, les États-Unis ont déjà renforcé leur “dispositif défensif” au Moyen-Orient avec notamment le déploiement du porte-avions américain Nimitz.
Le camp républicain divisé
Si Donald Trump n’a pas encore pris sa décision, le camp républicain est lui-même divisé sur la position à adopter dans le conflit. La frange “MAGA (Acquire the usa massive again) des partisans du président américain sont afrouchement opposés à une participation directe des des États-Unis au conflit, rappelant que le candidat avec fait campagne en tant que “faiseur de paix”.
Ainsi Tucker Carlson, ex-présentateur de Fox News, avait estimé dès la semaine dernière qu'”une guerre avec l’Iran représenterait une profonde trahison des partisans” de Trump.
Une autre frange de républicains, ayant grandi avec l’administration de George W. Bush, appelle à l’inverse Donald Trump à s’impliquer en Iran. Le sénateur Lindsey Graham le pousse à profiter que Téhéran soit affaibli pour “finir le travail”.
Dans l’attente d’une décision, l’ayatollah Ali Khamenei a menacé les États-Unis de conséquences “irréparables” en cas d’intervention militaire contre l’Iran aux cotés d’Israël.