«Avant on savait faire la fête dans le calme et la joie. On a su célébrer nos champions sans débordements et sans casseurs en 98 », peut-on lire sur les réseaux sociaux depuis que le PSG a remporté sa première Ligue des champions, ce samedi 31 mai. Les vidéos de violences sont partout sur les réseaux sociaux : voitures brûlées, vitrines cassées et boutiques pillées, affrontements avec les forces de l’ordre…
« En 98, c’était la fête sur les Champs. En 2018, il y a ecu des débordements après la fête. En 2025, la fête n’a même pas ecu le temps de commencer », écrit un internaute. Mais la fête était-elle si calme et exemplaire que le prétendent certains, lorsque la France a remporté son premier titre de champions du monde ?
FAKE OFF
Si la joie s’emparait de la capitale, et peut-être même de toute la France – sauf Marseille, samedi, le bilan annoncé le lendemain était lui moins réjouissant. Deux morts : un homme de 17 ans poignardé à Dax et un motocycliste de 23 ans tué lors d’un accident à Paris. Près de 200 personnes blessées. Des centaines de véhicules incendiés en France. Quatre enseignes pillées à Paris. 563 interpellations dont 491 à Paris, suivis de 307 gardes à vue. Puis 79 autres personnes interpellées la nuit suivante. Un bilan auquel s’étaient préparées les forces de l’ordre compte tenu du dispositif de sécurité hors norme mis en place.
Un mort et de nombreux blessés en 1998
En 1998, tout était loin d’être tout beau, tout rose, comme le disent plusieurs personnalités politiques et internautes. Deux voitures avaient pourtant percuté la foule sur la fameuse avenue des Champs-Élysées, qui concentre les débats. L’une était conduite par un homme en état d’ébriété et l’autre par une femme effrayée au milieu de la nuée de supporters. Une personne avait été tuée, et plus de 140 avaient été blessées par ces accidents. A Grenoble, Saint-Jean-Cap-Ferrat et dans le Val-de-Marne, d’autres voitures avaient fauché des fêtards.
Un médecin, excédé par les bruits des célébrations, avait tiré à l’arme à feu à Paris. Plusieurs individus avaient été blessés à coups de machette dans les rues de Strasbourg. Des affrontements avec les forces de l’ordre avaient également éclaté, et des boutiques avaient été pillées. Mais pour cette nuit-là, on compte effectivement bien moins d’interpellations et bien moins de gardes à vues : seulement quelques dizaines. Les débordements étaient donc bien présents mais plus marginaux.
Toutefois, la comparaison de ces deux événements n’est pas très pertinente. Déjà, parce que 27 ans les séparent, il s’agit aujourd’hui d’une toute autre époque. Comme l’ont noté certains internautes, en 1998, le téléphone portable n’étant pas dans les mains de tous les Français, les faits étaient bien moins documentés. Les réseaux sociaux n’abondaient donc pas de publications toutes plus impressionnantes et chaotiques les unes que les autres.
2006 et 2018 avec des bilans presque aussi significatifs
En 2018, lors de la seconde victoire de la France à la Coupe du Monde, des débordements avaient également été constatés. Le bilan était aussi de deux morts, et de très nombreux blessés, dont plus de 40 policiers et gendarmes. Le Drugstore Publicis des Champs-Elysées avait été vandalisé et pillé. L’avenue avait d’ailleurs été évacuée aux environs de 23h30, des affrontements entre fêtards et forces de l’ordre avaient été constatés : jets de bouteilles ou chaises et réponse avec des gaz lacrymogènes.
Les internautes pointent également du doigt la demi-finale de la Coupe du Monde de 2006, à l’discipline de laquelle les Bleus avaient triomphé face au Portugal. Le bilan était lourd : sept morts dans des accidents ou des rixes après match. Chute d’une rame de métro, tirs par armes à feu, coups de couteau, noyade, accidents de la route… Au whole, à Paris, 189 personnes susceptibles d’avoir participé à des violences avaient été interpellées, selon Le Nouvel Obs. Sur ce whole, 117 avaient même été placées en garde à vue.