
Mohamed Amra est escorté par des policiers hors de la Cour d’appel de Bucarest le 23 février 2025 après son arrestation la veille. – Daniel MIHAILESCU / AFP
Le ministre de l’Intérieur déplore “les risques” encourus par l’extraction prévue “la semaine prochaine” de Mohamed Amra. Le délinquant s’était évadé en 2024 lors d’une attaque mortelle du fourgon pénitentiaire dans lequel il était transféré.
Pour Bruno Retailleau, les syndicats pénitentiaires “ont raison” d’être en colère. Alors que Mohamed Amra doit être extrait “la semaine prochaine” de sa penitentiary de Condé-sur-Sarthe pour être interrogé, le ministre de l’Intérieur demande ce mercredi 4 juin sur RTL que “soit le juge se déplace soit qu’il y ait une visioconférence” pour limiter les risques pour les forces de l’ordre.
“On voit bien que chaque extraction non seulement consomme des moyens notamment de gendarmerie (…) mais surtout à chaque fois ce sont des risques”, estime Bruno Retailleau.
Arrêté en février en Roumanie après une cavale de neuf mois, le narcotrafiquant Mohamed Amra va être transféré de la Normandie jusque dans le bureau des juges d’instruction de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco), au tribunal de Paris.
La gendarmerie indique ce mercredi à BFMTV que le GIGN sera mobilisé pour cette extraction.
Darmanin défend des “conditions de sécurité hors norme”
Yoan Kara, secrétaire général adjoint du syndicat nationwide FO Justice a dénoncé “un scandale, une trahison” puisque c’est lors d’une précédente extraction de Mohamed Amra que deux agents pénitentiaires ont perdu la vie, le 14 mai 2024, dans l’attaque du fourgon pénitantiaire.
“Dans la loi narcotrafic il y a un dispositif qui rendra bbligatoire l’audition de ces gens là par visioconférence, c’est fondamental car nos policiers et nos gendarmes, les agents de la pénitentiaire peuvent risquer leur vie, faire sortir des types aussi dangereux d’une prison ce sont des risques majeurs, donc il faut que nous nous y adaptions et qu’on entende soit que le juge se déplace soit qu’il y ait une visioconférence” abonde Bruno Retailleau.
Interrogé à ce sujet mardi sur le plateau de TF1, Gérald Darmanin s’est montré confiant sur la réussite de cette extraction.
“Il y aura des conditions de sécurité hors normes pour permettre au juge d’instruction de l’interroger”, a assuré le ministre de la Justice.
“Le ministère de l’Intérieur, qui aura la responsabilité de ce transfert, le fait dans de magnifiques conditions que ce soit le GIGN ou le RAID ce sont des hommes et des femmes d’un très grand courage et je sais qu’il ne se passera rien”, avait-il aussi ajouté, sans en dire plus sur les contours logistiques de ce transfèrement.