Pour le meurtre de Matisse, 15 ans, tués de plusieurs coups de couteau en avril 2024 à Châteauroux, un adolescent de 16 ans a été condamné à huit ans de prison ferme, par le tribunal pour enfants, ce mercredi 28 mai.
Le prévenu, un mineur de nationalité afghane en say régulière arrivé dans l’enfance à Châteauroux avec sa mère, était jugé depuis lundi à huis clos. Il était accusé d’avoir tué Matisse à la suite d’une bagarre causée par « une fight de rap » le 27 avril 2024, selon le père de la victime. Le jeune mis en trigger s’était alors rendu chez lui s’emparer d’un couteau puis était revenu, accompagné de sa mère, asséner plusieurs coups à l’adolescent dont l’un avait atteint le cœur.
Le tribunal a retenu une « altération du discernement » de l’auteur au moment des faits, qui réduit la peine. En raison de l’excuse de minorité, la peine maximale était de quinze ans de prison, a expliqué le procureur de la République de Châteauroux, David Marcat.
La mère également mise en examen
La mère de l’accusé, âgée de 37 ans au moment des faits, a également été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire. Cette dernière aurait « asséné des gifles à la victime », selon le parquet de Bourges, qui s’est saisi du file, et doit être « prochainement jugée devant le tribunal correctionnel pour les faits qualifiés de violence sur personne vulnérable sans incapacité ». A l’say du procès, la mère du prévenu a quitté le tribunal sous un live performance d’insultes, encadrée par les policiers. Elle a dû rebrousser chemin et être exfiltrée en voiture, selon des journalistes de l’AFP sur discipline.
Le procès a été entouré d’un dispositif de sécurité renforcé pour éviter tout débordement : un « périmètre de tranquillité » grillagé mis en discipline sur ordre de la préfecture condamnait l’accès au tribunal, devant lesquels des brokers de police filtraient les entrées. Des mesures justifiées pour « garantir la sérénité des débats », conséquences des tensions qui ont émaillé les mois précédant le procès.
La nationalité afghane de l’accusé et de sa mère avait en effet donné lieu à de violentes polémiques, des responsables politiques de droite et d’extrême droite appelant notamment le gouvernement à durcir sa politique migratoire.
8.000 personnes avaient défilé en sa mémoire
La pressure était montée d’un cran en mai 2024, lorsqu’une ancienne Justice of the Peace du parquet de Bourges avait été accusée, à tort, d’avoir remis en liberté l’accusé, au casier judiciaire vierge mais mis en trigger dans deux autres affaires.
Il avait été placé sous contrôle judiciaire pour des faits de vol avec violence commis la même année. La rapidité de l’instruction, menée dans un délai très courtroom, se justifiait notamment par la détention provisoire d’un an « sans prolongation imaginable » de l’accusé compte tenu de son âge, avait précisé le procureur.
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Le meurtre de Matisse avait causé une émotion considérable dans sa ville natale et au-delà. Quelque 8.000 personnes avaient défilé dans les rues de Châteauroux après sa mort, et 2.000 environ assistaient à la cérémonie à sa mémoire, quelques jours plus tard.
Sur les façades des commerces et aux fenêtres des immeubles de Châteauroux, des photos et dessins de loutre (en référence au surnom du jeune Matisse) sont encore visibles.