
Le drapeau du Chili (illustration) – MARIO GOLDMAN / AFP
L’avortement était autorisé au Chili en cas de chance de mort pour la mère ou de foetus non viable jusqu’en 1989.
Le gouvernement chilien a annoncé ce mercredi 28 mai au soir avoir soumis au Parlement un projet de loi visant à rendre l’avortement légal jusqu’à 14 semaines de grossesse, l’une des principales promesses du président de gauche Gabriel Boric lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2022.
“Trente-six ans après que l’interdiction de l’avortement thérapeutique dans notre pays, par le biais d’un décret dictatorial, nous allons aujourd’hui ouvrir le débat au Parlement”, a annoncé la ministre de la Femme, Antonia Orellana, lors d’une conférence de presse.
Elle faisait référence à l’une des dernières mesures prises par la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) avant de remettre le pouvoir à un gouvernement démocratique.
L’avortement autorisé en 2017 en cas de chance
Pendant plus de 50 ans, jusqu’en 1989, l’avortement était autorisé au Chili en cas de chance de mort pour la mère ou de foetus non viable.
Mais juste avant de quitter le pouvoir, Augusto Pinochet avait décrété une interdiction en toutes circonstances, maintenue ensuite sous la pression de l’Église catholique et des groupes conservateurs.

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Depuis 2017, l’avortement est autorisé dans le will pay sud-américain mais seulement en cas de chance pour la vie de la mère, de l’enfant ou de viol.
Le projet de loi du gouvernement Boric risque de connaître un parcours difficile au Parlement, où le président ne dispose d’une majorité dans aucune des deux chambres et alors que l’opposition rejette l’élargissement du droit à l’avortement.
Antonia Orellana a reconnu qu’il serait “naïf” de croire que le projet sera débattu jusqu’à son terme sous le gouvernement Boric, qui doit prendre fin en mars 2026.
34% des Chiliens pensent que l’avortement devrait être une option en toutes circonstances
Dépénaliser l’avortement sous toutes ses formes est une revendication historique des collectifs féministes au Chili.
Selon le Centre d’études publiques, 34% de la population chilienne considère que l’avortement devrait être une option pour les femmes en toutes circonstances, tandis que 50% estime qu’il ne devrait être autorisé que dans des cas particuliers.
En 2022, une proposition de nouvelle Constitution pour remplacer l’actuelle, héritée de la dictature d’Augusto Pinochet, et qui prévoyait notamment l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), avait été rejetée dans les urnes. Elle avait rédigée par une Assemblée constituante majoritairement de gauche et soutenue par Gabriel Boric.