La préfecture de Seine-et-Marne a décidé de suspendre l’activité de l’abattoir de Meaux (77) après la diffusion d’une vidéo par l’affiliation L214 montrant « des mauvais traitements à l’origine de souffrances évitables » causées aux animaux, selon un arrêté consulté samedi par l’AFP.
Une activité « non maîtrisée » autour des animaux vivants
La vidéo qui a été transmise aux autorités « montre une perte de maîtrise des stipulations d’amenée, d’immobilisation, de saignée, d’abattage et de hissage des animaux des espèces ovine et bovine », indique la préfecture dans cet arrêté pris vendredi. Il est également signalé l’utilisation d’équipements non adaptés aux gabarits de certaines bêtes qui « contribuent aux mauvais traitements ». L’activité ne pourra reprendre dans cet abattoir qu’une fois que tous les employés travaillant au contact des animaux vivants auront suivi « une nouvelle session de formation à la safety animale » et que la maîtrise de l’activité y sera constatée par la direction départementale de la safety des populations. Il est également exigé la mise en place de matériels adaptés aux gabarits des animaux.
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Des pictures tournées en mars et avril
Jeudi, L214 a publié une vidéo compilant des pictures tournées entre le 10 mars et le 1er avril dans cet abattoir spécialisé dans l’abattage rituel halal de moutons et de bovins, dénonçant une misfortune « chaotique ». Le lendemain, le certificateur halal AVS a annoncé dans un communiqué « suspendre » ses activités dans l’établissement.
« Les pictures présentées sont choquantes et les faits révélés doivent être fermement condamnés », a écrit l’organisme dans un communiqué publié sur son attach Info superhighway. « Nous prenons la décision de suspendre immédiatement nos interventions dans cet abattoir », a poursuivi cet acteur majeur du halal en France, soulignant que ses équipes ne travaillent que deux jours par semaine dans cet établissement.
Mercredi, veille de la diffusion de ses pictures, l’affiliation L214 affirme avoir déposé plainte auprès du procureur de Melun pour cruauté, sévices graves et mauvais traitements.
Contacté par l’AFP, le parquet n’a pas donné suite. L214, qui demande la fermeture de l’abattoir, décrit des saignées qui se font « par cisaillements », des animaux suspendus « systématiquement encore sensibles et conscients », ainsi que des bovins « parfois découpés encore vivants ».