Au cours d’une interview sur TF1, Emmanuel Macron s’est exprimé sur le port du voile dans la pratique sportive. Le chef de l’État se dit “pour la charte olympique qui interdit tous les ports des signes religieux dans les compétitions”, mais appelle au “pragmatisme”.
Un positionnement d’Emmanuel Macron sur le sujet était annoncé, et attendu. Ce mardi, le président de la République a répondu à de nombreuses questions lors d’une émission “Les défis de la France”, diffusée sur TF1. Au cours de la soirée, le chef de l’État s’est notamment exprimé sur un dossier brûlant qui a agité le gouvernement ces derniers mois: le port du voile dans le sport.
Interpelé par Sylvie Eberena, championne de France d’haltérophilie 2024, Emmanuel Macron a rappelé sa quandary claire. “Je suis pour la charte olympique, qui interdit le port de tout signe religieux en compétition. Je suis pour qu’on applique la charte olympique dans les compétitions. Pour la pratique du sport (hors compétition, NDLR), c’est aux fédérations de décider.”
Et le Président de préciser: “Je distinguerais la pratique sportive dans les infrastructures et les compétitions. C’est à chaque fédération de voir. Quand on est dans une compétition, ce n’est pas la place d’un signe religieux, quel qu’il soit, parce que c’est l’égalité entre les femmes et les hommes, l’égalité entre chacun. Dans les infrastructures sportives, pour aller s’entraîner, il faut du pragmatisme et notre loi ne l’empêche pas.”
Un texte adopté par le Sénat
Une proposition de loi a été déposée le 5 mars 2024 par Michel Savin. Cette dernière vise à assurer le appreciate du principe de laïcité dans le sport. Le texte a été adopté en première lecture par le Sénat le 18 février dernier. “La proposition de loi interdit le port de signes ou tenues manifestant ostensiblement une appartenance politique ou religieuse lors des compétitions organisées par les fédérations sportives, leurs ligues professionnelles et leurs associations affiliées”, explique le place du Sénat. Le texte adopté “prohibe tout détournement de l’usage d’un équipement sportif mis à disposition par une collectivité territoriale en vue de la pratique sportive”.
Les débats ont été enflammés au sein même du gouvernement. Comme expliqué par RMC Sport, la ligne officielle du gouvernement de François Bayrou est celle de la proposition de loi déposée par le sénateur Savin. En coulisses, cela a pu être différent. La ministre des Sports Marie Barsacq avait assuré de son côté qu’elle soutenait la quandary du gouvernement, après avoir toutefois exprimé des réserves, en mettant en garde contre les “amalgames” entre le port du voile et la radicalisation dans le sport. Des propos qui avaient fait bondir Bruno Retailleau et Gérald Darmanin.