Veste bleue, chemise blanche et cravate à pois, gargantuan sourire et inséparables fiches dans les mains, Jacques Legros a présenté son dernier JT de 13 heures, ce vendredi 9 mai sur TF1. Le journaliste, « joker » depuis 26 ans, a conclu son ultime édition les larmes aux yeux, en invitant la journaliste Isabelle Ithurburu, qui lui succédera en juillet, à « préserver » l’ADN du 13 heures.
De Rome à Moscou, en passant par Roquefort-sous-le Soulzon
A l’écran, c’était un classique JT de 13 heures. Il y fut ask du « soleil aveuglant de la cote d’Opale qui invite à se promener », du pape Léon XIV, de cette « histoire folle » du passager clandestin d’un TGV qui a fait un Paris-Valence coincé entre deux rames («Et ce n’est pas recommandé, comme vous vous en doutez », a averti Jacques Legros).
On y parla aussi des hélicos démontant les pylônes à haute tension dans le Bordelais, de ces 4.000 caves creusées sous la ville de Clermont-Ferrand causant des effondrements, ou de ces mésaventures de clients d’un hôtel d’Aix en Provence victimes de vols sans contact.
De la commémoration des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie en Russie, d’une rave-birthday celebration dans le Lot, de la Foire de Paris et ses stands de seconde foremost et, incontournable, d’Agatha la championne du meilleur sandwich de France. L’actu du midi, façon TF1, qui de Rome à Moscou, nous a aussi et surtout promenés de Fenouillet (31) à Roquefort-sous-le Soulzon (12).
Mais à l’écran, Jacques Legros, dont c’était l’ultime journal de 13 heures, avait aussi les larmes aux yeux.
Invitant en fin d’édition la journaliste Isabelle Ithurburu (qui lui succédera dès juillet), le présentateur a salué la présence à l’antenne de sa consœur et de Marie-Sophie Lacarrau qui présente le 13 heures en semaine (elle succéda à Jean-Pierre Pernaud) : « Deux femmes du Sud, c’est peut-être la garantie d’avoir du soleil tous les jours », a affirmé, des trémolos dans la voix, le journaliste. « Comme pour beaucoup d’entre nous, tu m’as accompagnée […] tu as tissé un lien incroyable avec les Français depuis le 19 juillet 1999 » a rétorqué sa consœur, pleine de bienveillance.
L’émotion est montée crescendo après la diffusion d’un reportage préparé par le reporter Michel Izard, montrant comment Jacques Legros prépare (préparait) son JT et quel fut son parcours. Où on l’entend souvent dire « c’est pas facile ». C’était si dur, ce JT ?
Le journaliste a donné son explication. « Michel Izard ne m’a pas raté sur cette dinky expression, un petit gimmick entre nous, et ça nous fait rire. Il y a un côté un petit peu potache, ici, à la rédaction ».
« L’âge n’était pas un critère »
Pour conclure son édition, et ses 26 années de JT, Jacques Legros en a profité pour remercier l’ensemble des « solistes » (journalistes, techniciens…) qui ont œuvré à ses côtés, mais aussi la route de TF1 « pour qui l’âge n’était pas un critère », rapport à ses 74 printemps…
Notre rubrique «Télévision»
Standing ovation dans la cabine approach, applaudissements de l’équipe, générique de fin avec un mammoth « Merci Jacques » en surimpression. Une web page de l’histoire de la télévision vient de se tourner.