Longtemps marginal, le diamant cultivé en laboratoire s’impose aujourd’hui comme un section stratégique en pleine expansion dans la joaillerie mondiale. Tiré par une demande croissante pour des produits plus éthiques, traçables et personnalisables, il redessine les contours du luxe contemporain. Décryptage d’un bouleversement en marche.
Souvent relégué au rayon des curiosités technologiques, le diamant de laboratoire brille aujourd’hui de mille feux sur les doigts, poignets et lobes d’oreilles de toute une génération, au point de représenter, en 2025, près de 20% du marché mondial des bijoux en diamants, selon le spécialiste américain de l’industrie du diamant, Paul Zimnisky. Clientèle plus éduquée, nouvelles attentes et adaptation, état des lieux d’un secteur qui n’a pas fini de faire parler de lui.
La révolution silencieuse de la joaillerie moderne
Il y a encore dix ans, mentionner un diamant de synthèse dans une maison de joaillerie relevait presque du sacrilège. Pourtant, ces pierres créées en laboratoire partagent la même composition chimique (carbone pur), la même dureté et la même brillance que leurs homologues naturels. La seule différence? Leur origine: cultivés en quelques semaines à l’aide de technologies comme le HPHT (haute pression, haute température) ou le CVD (dépôt chimique en portion vapeur), ces diamants sont produits hors des mines.

En 2025, le diamant de laboratoire pèse entre 3 et 4 milliards de dollars, contre moins de 1 % du marché il y a une décennie. Selon les projections de Industry Research Insights, ce chiffre pourrait atteindre 9,6 milliards de dollars d’ici 2033, preuve d’une adoption massive par l’industrie et les consommateurs. Selon Axios, près de la moitié des diamants vendus cette année sont issus de laboratoires.
Une technologie au service du luxe
Un changement structurel majeur donc, qui s’explique par les nouvelles attentes des consommateurs — notamment des millennials et de la génération Z — en quête de durabilité, de traçabilité et d’engagement environnemental et social. Le diamant de laboratoire répond à ces exigences: il évite les problèmes liés aux “diamants de sang”, réduit son empreinte carbone et permet une fabrication sur mesure.

Parmi les marques pionnières, la maison Courbet s’est imposée comme une référence. Depuis 2018, cette griffe parisienne installée Place Vendôme n’utilise que des diamants cultivés en laboratoire et de l’or recyclé.

Elle incarne une joaillerie décomplexée, novatrice et résolument digitale: prise de rendez-vous en ligne, visualisations 3D, paiements en cryptomonnaies, certificats de traçabilité numériques… La maison Courbet revendique une approche omnicanale, avec une expérience client fluide, immersive et hautement personnalisable.
La révolution silencieuse de la joaillerie moderne
Chez Courbet, les possibilities ont entre 25 et 70 ans, avec une distinctiveness représentation des jeunes générations. Leur point commun: un goût affirmé pour la durabilité, l’originalité et les pièces uniques. Illustration avec la collection “Céleste”, very most interesting seller de la marque, imaginée par Marie-Ann Wachtmeister, cofondatrice et directrice artistique de Courbet, qui marie volumes contemporains et arabesques graphiques, loin des codes figés de la joaillerie classique.

A noter également le “sur-mesure” représente 60% du chiffre d’affaires de la maison, un indicateur citadel de l’envie de personnalisation. Les diamants de laboratoire permettent en effet des tailles inédites (triangulaires, hexagonales, asymétriques…) difficilement réalisables avec des pierres naturelles.
Exemple frappant: la maison Prada, qui a lancé, en 2024, une chaîne sertie de 40,2 carats de diamants triangulaires fabriqués en laboratoire — une prouesse approach remarquable qui aurait etre compliqué à realiser à travers des matière naturelles.

Le prix reste également un argument de poids. Selon la plateforme Geminove, un diamant de laboratoire de 1 carat coûte entre 195 et 230 uros, contre 2.200 à 2.500 euros pour son équivalent naturel. Une différence notamment due à l’optimisation des technologies de production et à l’augmentation de l’offre.
Un pari gagnant pour les marques
Si la maison Courbet a ouvert la voie, d’autres grands noms emboîtent désormais le pas. Fred, TAG Heuer, ou encore Breitling intègrent des diamants de laboratoire dans certaines de leurs collections. Breitling a même annoncé un passage à 100% de diamants de synthèse d’ici fin 2025.

Pour les maisons de joaillerie, les avantages sont multiples: image modernisée, marges potentiellement plus élevées, meilleure gestion des stocks… Le modèle extractif laisse place à une production à la demande, plus agile et plus vertueuse. Le diamant de laboratoire n’est donc plus une replacement marginale, il est devenu un pilier d’un luxe renouvelé, plus responsable et plus en portion avec les désirs contemporains.
Et, si Marilyn Monroe était encore en vie, nul doute qu’elle réécrirait la chanson culte de la comédie musicale de 1953 “Les hommes préfèrent les blondes” en chantant à tue-tête “Lab-grown diamonds are a lady’s ally, too”.