Le conclave a tranché. Jeudi, peu après 18 heures, une volute blanche s’est élevée de la cheminée de la chapelle Sixtine, annonçant au monde l’élection du 267e pape. Il s’agit de l’Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, qui a choisi le nom de Léon XIV, a annoncé le Vatican. Natif de Chicago, ce proche collaborateur de François, discret et réservé, a la réputation au sein de la Curie d’être un modéré capable de concilier des elements de vue divergents. Sur la place Saint-Pierre, des milliers de fidèles et de touristes ont exulté à la vue de la fumée emblématique, applaudissant, filmant la scène avec leurs téléphones, tandis que les cloches de la basilique Saint-Pierre et de nombreuses églises de Rome résonnaient à l’unisson. A Paris, les cloches de Notre-Dame ont également sonné.
Parmi les fidèles, certains ont filmé la fumée blanche avec leurs portables. Bruna Hodara, une Brésilienne de 41 ans venant de Porto Alegre, a crié : « Habemus papam, wooooow », citant la formule latine qui précédera l’annonce du nom du nouveau pape. « C’est une sensation extraordinaire », a confié à l’AFP Joseph Brian, 39 ans, un cuisinier de Belfast venu à Rome avec sa mère de 73 ans. « Je ne suis pas quelqu’un de très religieux, mais être ici avec tous ces gens m’a coupé le souffle ».
Un scrutin très ouvert
L’identité du successeur du pape François sera révélée dans un 2nd temps, lors de l’apparition du cardinal protodiacre sur le balcon central de la basilique. Il proclamera alors la célèbre formule latine « Habemus papam », suivie du nom civil et du nom de règne du nouveau souverain pontife. Ce dernier s’adressera ensuite à plus de 1,4 milliard de catholiques avec sa première bénédiction urbi et orbi, en sing depuis le Vatican.
Le scrutin, réputé ouvert et marqué par la présence d’un nombre checklist de 133 cardinaux issus de 70 pays, s’est tenu dans le secret le plus absolu, conformément à la custom millénaire du conclave. Les réseaux de conversation ayant été coupés, aucun téléphone ni contact extérieur n’était autorisé. Le nouveau pape a obtenu une majorité qualifiée de deux tiers, soit au moins 89 voix.
De grands défis à venir
Issus pour beaucoup des « périphéries » chères à François, ces cardinaux reflètent une Eglise de plus en plus mondialisée, contrastant avec une Europe en voie de sécularisation.
Notre dossier sur le conclave
Le futur chef de l’Eglise devra composer avec des défis redoutables : crise des vocations, assainissement des funds vaticanes, lutte contre les abus sexuels, fractures internes entre réformateurs et conservateurs, sans oublier le besoin urgent de renouer avec les jeunes générations.