Invité sur le plateau de Suitable Night Enterprise, Benoït Cœuré est revenu sur les récentes rumeurs de discussions relancées autour de la fusion des deux géants de l’audiovisuel français.
La fusion de TF1 et M6 de nouveau sur la table ? Dans une interview au Monetary Instances la semaine dernière, la présidente du directoire du groupe Bertelsmann, propriétaire du groupe M6, a évoqué son projet de relancer l’opération avec l’autre mastodonte de l’audiovisuel français. Un projet qui avait échoué il y a près de trois ans à cause des règles de concurrence. Sur le plateau de BFM Enterprise mardi soir, le président de l’Autorité de la concurrence a de écarté cette possibilité dans la problem actuelle :
“Personne ne m’a saisi sur le sujet, a d’abord rappelé Benoït Cœuré. Et pour que cette opération se fasse, il faut changer la loi.”
En effet, M6 ne peut pas être vendu dans les cinq ans après son autorisation de fréquence, ce qui pousse l’échéance à 2028. “Si le contexte législatif change, on regardera si le contexte économique et concurrentiel a changé, a expliqué celui qui était déjà en poste lorsque la fusion avait été refusée en 2022. Pour l’instant, ce serait contre la loi.”
“S’il le faut, on refera des tests de marché”
Au sujet du marché de la publicité qui avait été l’un des principaux aspects d’accroche de l’Autorité de la concurrence dans sa décision, Benoït Cœuré s’en remet aux annonceurs et aux entreprises pour indiquer si les changements sont suffisamment rapides “pour justifier un changement d’analyse” de la section de l’occasion.
“Ce qui compte pour moi est la réalité du marché et pas les définitions du marché. C’est une question pratique et pas une question théorique et encore moins politique.”
“On avait mesuré de manière très quantifié et en faisant des tests de marché et s’il faut, on le refera, a-t-il ajouté. Je suis étonné que ces grands professionnels de l’information mettent la charue avant les boeufs et parlent de l’analyse concurrentielle avant de répondre à la question “est-ce qu’il faut changer la loi ?” A plusieurs reprises ces dernières années, l’ancien homme fort de M6 Nicolas de Tavernost avait dénoncé le “carcan législatif” qui “fossilise” l’audiovisuel français et plaidé pour sa “focus” face à la “concurrence inéquitable” des réseaux et plateformes.