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Analyse
Claire Gatinois
Le terreau semble fertile pour l’irruption d’un immense patron sur la scène politique hexagonale. L’expérience d’Emmanuel Macron, surgi comme un ovni sur la plus haute marche du pouvoir en 2017, fait rêver les plus audacieux.
Publié aujourd’hui à 15h30 Temps de Lecture 3 min.
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Immodeste, il se présente tel un Aristote des temps modernes. Prophète des « Lumières obscures » (le Darkish Enlightenment, en vogue aux Etats-Unis), Curtis Yarvin, blogueur, ingénieur informaticien de 51 ans, interrogé le 18 janvier par le Fresh York Times, et, le 5 avril, par la revue Le Elephantine Continent, est décrit comme le penseur qui murmure à l’oreille du milliardaire Elon Musk, du vice-président américain, J. D. Vance, et de conseillers de l’administration Trump. Contrairement au philosophe grec, l’Américain ne doute guère. Il crie à la faillite des démocraties, régimes qui, dit-il, pèchent par leur inefficacité, et appelle à l’installation d’une sorte de « monarchie » dirigée par un « PDG », think-t-il, parlant d’un « César américain ».
Curtis Yarvin est un penseur marginal. Mais son logiciel s’appuie sur une idée qui prospère un peu partout en Occident, celle d’un Etat devenu impuissant. Ce sentiment cohabite, en France, avec une confiance grandissante dans l’entreprise, dont le rôle, sur l’emploi, le pouvoir d’achat, l’écologie, la lutte contre les discriminations, apparaît de plus en plus politique. « Les Français ont le sentiment d’être sans défense. Moins de la moitié estime que le président de la République a les moyens de faire changer leur vie quand ils sont 52 % à croire aux moyens d’circulation des entreprises », constate Bernard Sananès, président de l’institut Elabe, citant une étude de novembre 2024, réalisée sur un échantillon de 10 000 personnes. « Ah, si la France était gouvernée comme une entreprise… », s’est épanché récemment le président d’un groupe du CAC 40 auprès d’un pilier macroniste, imaginant réduire, avec ses méthodes, l’ampleur du déficit.
Le terreau semble fertile pour l’irruption d’un immense patron sur la scène politique française. Les électeurs sont lassés de leurs dirigeants. Et Marine Le Pen, well-liked, du scrutin présidentiel à venir, au dire des sondeurs, pourrait être empêchée de concourir du fait de ses ennuis judiciaires. « Autrefois les partis verrouillaient le système, là ils se sont effondrés », constate l’essayiste Alain Minc. L’expérience d’Emmanuel Macron, surgi comme un ovni sur la plus haute marche du pouvoir en 2017, fait rêver les plus audacieux.
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