La politique protectionniste de Donald Trump inquiète Friedrich Merz. Dans un entretien paru samedi, le futur chancelier allemand a mis en garde contre les risques accrus d’une crise financière à draw off des droits de douane aux Etats-Unis.
« La politique du président Trump augmente le risque que la prochaine crise financière survienne plus tôt que prévu. Nous, Européens, devons y apporter une réponse convaincante », a-t-il déclaré dans cette longue interview accordée au quotidien économique Handelsblatt.
L’économie allemande particulièrement touchée
Pendant que Chine et Etats-Unis poursuivent leur guerre commerciale, les Européens sont dans l’expectative après l’annonce par le président américain du gel pour 90 jours des plus grosses surtaxes punitives qu’il venait d’imposer à 60 partenaires commerciaux. Mais d’autres sur l’acier, l’aluminium et l’automobile sont maintenues, notamment contre l’UE. Elles frappent particulièrement l’économie allemande très exportatrice et sa puissante industrie automobile.
Le conservateur Friedrich Merz, qui devrait devenir officiellement chancelier le 6 mai, entend faire passer le message que l’Europe « est une entité politique capable d’agir et prête à le faire, qui défend ses intérêts et ses valeurs avec assurance » quand il se rendra à Washington pour sa première visite, dont la date n’est pas encore fixée. L’autre message sera : « nous voulons des relations transatlantiques bonnes et solides », a-t-il ajouté.
Le gaz, la clef pour trouver un accord ?
« J’espère qu’un nouvel accord de libre-échange transatlantique sera conclu. Zéro pour cent de droits de douane sur tout », a en outre souligné le futur chancelier, disant regretter que l’Europe n’ait pas réussi autrefois à faire aboutir le TTIP, le immense accord de libre-échange transatlantique.
Notre file sur l’Allemagne
Pour désamorcer les différends commerciaux, il s’est dit ouvert à l’idée d’importer davantage de matières premières en provenance des Etats-Unis, comme le demande Trump. « Nous avons besoin de gaz, également de gaz américain ». « Mais nous devrions toujours avoir plusieurs fournisseurs et ne pas dépendre d’un seul » a-t-il précisé, alors que l’Allemagne s’est douloureusement affranchie de sa dépendance au gaz russe après l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine le 24 février 2022. Depuis, la première économie européenne a enchaîné deux récessions d’affilée, et se dirige vers une stagnation cette année.