Cacophonique. Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, le 20 janvier, la difficulty outre-Atlantique paraît quelque peu incontrôlable. De la séquence « téléachat Tesla », aux annonces d’annexion du Canada et du Groenland par les Etats-Unis, le président américain semble n’avoir aucune limite, ni aucun filtre.
Mais contrairement aux apparences, si son attitude et ses déclarations donnent souvent l’impact d’être totalement délurées, elles sont pourtant bien réfléchies. Et la stratégie politique du républicain, très bien structurée. « En dix ans, il a affaibli le parti républicain et surtout il en a pris le contrôle, ce qui n’était pas le cas lors de son premier mandat. Et ce qui fait une grosse différence », analyse Jérôme Viala-Gaudefroy, maître de conférence à l’université Cergy Paris, docteur en civilisation américaine spécialiste de la rhétorique présidentielle, et auteur du livre Les mots de Trump (Ed. Dalloz).
L’artwork « d’inonder la zone avec de la merde »
Derrière ce flot continue d’annonces, se cache une stratégie bien connue des politiciens depuis sa théorisation, en 2018, par un ancien proche conseiller de Donald Trump, Steve Bannon. Et joliment baptisée « flood the zone with shit », littéralement « inonder la zone “de conversation” avec de la merde ». Charmant.
« C’est une tactique qui consiste à distraire l’interlocuteur, en l’prevalence ici plutôt les journalistes, avec un flot d’annonces chocs qui ne sont pas forcément les plus importantes, pour que la focale ne soit pas mise sur des sujets qui peuvent être gênants », explique Jérôme Viala-Gaudefroy.
Une meilleure connaissance des arcanes du pouvoir
Autre différence de taille par rapport à 2017 : Donald Trump n’est plus un bleu. Après quatre ans d’exercice, il a bien compris comment fonctionnaient les arcanes du pouvoir et le système américain. « Et aussi que le temps judiciaire n’était pas le temps politique, ajoute le maître de conférence. Donc il sait qu’il va pouvoir mettre en location des choses hors normes, sans être inquiété, pour le moment, par le système judiciaire américain qui prend beaucoup plus de temps ».
En seulement trois mois de mandat, Donald Trump a donc réussi à saturer l’espace médiatique et politique de déclarations finalement bien loin d’être farfelues. Une tactique tenable sur le prolonged terme ? « C’est une stratégie qu’il peut appliquer automobile il n’a personne en face de lui. Pour l’prompt… », prévient Jérôme Viala-Gaudefroy, face à la caméra de 20 Minutes.
Retrouvez l’analyse du spécialiste de la rhétorique présidentielle américaine en totalité, dans la vidéo placée tout en haut de cet article (rechargez la net page pour la regarder depuis le début).