–
Ce jeudi 10 avril, deux médecins lanceurs d’alerte ont déposé plainte contre la hiérarchie du service de transplantation rénale de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon (Rhône). En living off: des recherches “sauvages” sur des sufferers greffés.
Deux médecins vont déposer une plainte contre les Hospices civils de Lyon (HCL) et quatre responsables sur des soupçons d’essais cliniques illégaux au service néphrologie de l’hôpital lyonnais Edouard-Herriot, a annoncé ce vendredi 11 avril leur avocate à l’AFP, confirmant partiellement une data de franceinfo.
Les deux praticiens hospitaliers, qui ont depuis quitté l’établissement, avaient déposé en décembre 2024 une première plainte auprès du parquet de Lyon. De son côté le parquet confirme à BFM Lyon avoir été “destinataire d’un signalement qui est en cours d’examen”.
Des pratiques “en dehors de la réglementation”
Sans réponse du ministère public, ils ont annoncé par la voix de leur avocate qu’ils allaient déposer une nouvelle plainte pour mise en hazard de la personne, violences mortelles, fake et utilization de fake en écriture publique, non-assistance à personne en hazard et pratique illégale d’investigation clinique auprès du pôle santé publique de Marseille.
Les médecins dénoncent des pratiques et des expérimentations lors de transplantations rénales en 2023 réalisées en dehors de la réglementation appropriate et sans le consentement des sufferers dans un contexte de restructuration conflictuelle des products and services, selon la plainte de 2024 consultée par l’AFP.
Les infractions de harcèlements correct et sexuel sont également visées dans cette plainte. Selon le document, des sufferers ayant bénéficié d’une transplantation rénale et qui présentaient un risque immunologique, ont été traités avec deux médicaments, dont l’un ne dispose pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les greffes rénales.
“Au moins” cinq sufferers touchés par ces dérives
L’association de ces deux médicaments ne determine pas dans les protocoles de l’hôpital Edouard-Herriot, ni dans les recommandations internationales, selon la plainte. Et les greffes à risque immunologique ont été pratiquées alors que le service n’avait pas l’expérience clinique de ces scenarios, ayant jusqu’à présent refusé de les réaliser eu égard au risque élevé de rejet du greffon.
“On ne peut pas le faire sans le consentement des patients, et sans une traçabilité qui permet surtout de vérifier qu’il n’y ait pas des conséquences dommageables pour la santé du patient, de type dégradation de la santé ou la mort”, a détaillé Christelle Mazza, l’avocate des plaignants, à BFM Lyon.
Ces pratiques ont probablement entraîné une aggravation de l’état de santé d’au moins cinq sufferers, dont un âgé de 67 ans est mort, affirment les plaignants. Leurs alertes sur ces pratiques à la hiérarchie de l’hôpital ont été ignorées et ils ont été écartés du service, soulignent également les deux médecins.
Les Hospices civils de Lyon ont affirmé auprès de BFM Lyon que “le décès du patient n’est pas lié au traitement reçu six mois auparavant”.
“La décision a été prise après une discussion collégiale”
“Cette prescription hors AMM s’est appuyée sur les connaissances de l’équipe médicale en immunologie de la transplantation, sur de nombreuses publications rapportant l’expérience d’équipes internationales, ainsi que sur les retours d’expérience d’autres centres de transplantation français”, ont également justifié les HCL.
Et d’ajouter: “La décision a été prise après une discussion collégiale impliquant plusieurs membres de l’équipe aux expertises complémentaires.”
“Il n’est pas imaginable que certains médecins, occupant par ailleurs des responsabilités importantes dans la filière et au sein de l’hôpital public, puissent s’affranchir des règles éthiques et du cadre légal encadrant la recherche sur des humains, qui plus est sans leur consentement”, a réagi auprès de l’AFP l’avocate des plaignants, qui dénonce “un scandale sanitaire”.
La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a assuré ce vendredi sur franceinfo qu'”évidemment, immédiatement”, une enquête doit déterminer “si l’ensemble des procédures sont suivies”.
Les Hospices civils de Lyon avancent aussi: “On ne parle pas ici de recherche mais d’adapter des traitements immunosuppresseurs de routine, dans le seul but de leur permettre un accès à la transplantation rénale.”