
Le professeur avait déjà fait l’objet d’un signalement pour islamophobie par un groupe d’étudiants, auprès de la direction de l’université de Lyon 2. – JEFF PACHOUD
Philippe Baptiste appelle à la plus grande fermeté dans les sanctions qui seront décidées à l’encontre des personnes qui se sont introduites dans l’amphithéâtre d’un professeur de Lyon 2, ce 1er avril.
“Nous n’allons pas nous laisser intimider.” Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a apporté son soutien au professeur de géographie de l’université Lyon 2 dont le cours a été interrompu début avril, dans une interview accordée au Parisien.
Le mardi 1er avril, une quinzaine d’étudiants encagoulés ont interrompu l’un de ses cours et l’ont traité de “sioniste” et de “raciste”. Quelques jours auparavant, le professeur, Fabrice Balanche, avait soutenu la décision de l’université de ne pas autoriser, dans les locaux, la tenue d’un repas de rupture du jeûne du Ramadan.
“Interdire à un professeur de faire cours, c’est extrêmement grave”, a avancé Philippe Baptiste. “Nous n’allons pas nous laisser intimider.”
“Ce sont des actes qui sont le contraire de ce que doit être l’université: un lieu de débat et d’ouverture. C’est pourquoi, avec la ministre d’État, Élisabeth Borne, nous appelons à une très grande fermeté”, a également ajouté le ministre.
“Les sanctions les plus fermes”
Le professeur avait annoncé sur BFMTV qu’il allait porter plainte, tout comme l’université. En revanche, il n’en sera rien au niveau de l’État. “Dans cette procédure, le ministère n’a pas à se substituer à l’université, qui est en première ligne et qui a tout mon soutien”, a-t-il justifié.
Concernant la prise de pickle de Fabrice Balanche contre la tenue d’un repas de rupture du jeûne du Ramadan, le ministre estime qu’il était dans son bon droit. “Ce professeur, comme tous les professeurs, a le droit d’exprimer son opinion tant qu’il reste dans le cadre de la loi. Nul ne conteste que, dans cette affaire, c’était le cas”.
Et de rappeler: “Ce qui est inacceptable et méritera les sanctions les plus fermes, c’est l’attitude des individus qui l’ont empêché de tenir son cours.”
“Je n’ai pas à juger les opinions politiques”
Le professeur avait déjà été pointé du doigt pour une rencontre avec Bachar al-Assad en 2016, en compagnie de parlementaires, dont Thierry Mariani, et d’autres figures de l’extrême droite.
Interrogé sur le sujet par Le Parisien, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche affirme: “Je n’ai pas à juger les opinions politiques de ce professeur. Mon rôle, c’est de défendre les libertés académiques. Et la défense des libertés académiques, ce n’est pas défendre seulement la liberté d’expression de personnes avec qui on est d’accord.”
Le professeur avait également fait l’objet d’un signalement pour islamophobie par un groupe d’étudiants, auprès de la direction de l’université.
Il avait également été accusé, par un média militant Automone Lyon 2, de propager des discours racistes et génocidaires concernant la guerre entre Israël et le Hamas. Il aurait également des positions legit-Assad et procoloniales.