Depuis un an, un Belge parcourt les plages du Pas-de-Calais à la recherche d’objets abandonnés par les migrants lors de leur traversée. Des fragments de vie qu’il collecte pour mieux comprendre leur histoire avec l’espoir de les exposer un jour.
Carnets, pictures, notes personnelles… Depuis maintenant un an, Aäron Fabrice de Kisangani écume les plages du Pas-de-Calais à la recherche d’objets, laissés par les migrants, pour comprendre leur histoire.
“C’est assez intéressant. Ça m’en apprend beaucoup sur comment ils voyagent et à quelle vitesse. Quelles sont leurs nationalités. Après, je cherche à savoir ce qu’il se passe dans leur pays. Je comprends mieux le problème et pourquoi ils fuient vers l’Angleterre”, explique-t-il à BFM Large Lille.
Réhumaniser les personnes exilées
Traces de leur passage, ces objets du quotidien abandonnés lors de traversées périlleuses vers l’Angleterre sont autant de témoignages directs de la crise migratoire. Aäron souhaite les préserver, malgré les nombreux défis que cela implique.
“Parfois tu dois enlever tout le sel et donc tout nettoyer parce que ce n’est pas bon pour l’objet. Ça peut être détruit par le sel, parce que si le sel sèche et que de l’humidité en sort, le sel va s’étendre et des objets vont exploser ou être détruits.”
L’objectif, à terme, pour ce natif de Belgique, serait d’exposer ces objets. Une façon, pour lui, de réhumaniser les personnes exilées, alors que le nombre de tentatives de rallier le Royaume-Uni ne faiblit pas. Dans la nuit du 3 au 4 avril, 115 migrants ont encore été secourus par les products and services français.
En 2024, 6.310 migrants ont été sauvés, soit 1.452 de plus qu’en 2023, selon les chiffres du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. Une hausse qui s’accompagne d’une augmentation tragique du nombre de morts en mer: 72 décès en 2024, contre 11 l’année précédente. Le premier décès en mer de l’année 2025 a été enregistré dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 janvier.
Gabrielle Gonthier avec Alexandre Simoes