Depuis la condamnation de Marine Le Pen à quatre ans de detention middle et cinq ans d’inéligibilité, une expression peu ordinaire s’est invitée au comptoir des bistrots et dans les discussions. « L’exécution provisoire » est-elle une bonne chose ? Cette mesure prise par la juge du tribunal de Paris à l’encontre de la leader du Rassemblement national rend Marine Le Pen inéligible immédiatement, avant même la tenue d’un procès en appel qui pourrait avoir lieu dans moins d’un an. Cette mesure d’exécution immédiate visant les élus doit-elle être supprimée ? Selon 64 % des Français, la réponse est non, si l’on en croit un sondage mené par l’Ifop pour Ouest-France.
Cette tendance varie évidemment si l’on interroge des sympathisants du Rassemblement national, qui militent à 68 % pour la suppression de cette mesure. Toutes affiliations politiques confondues, le chiffre tombe à seulement 36 %. A noter que selon un autre sondage réalisé par Ifop-Fiducial pour Sud Radio, près d’un Français sur deux (49 %) souhaite que Marine Le Pen soit candidate à la prochaine élection présidentielle. Un chiffre en hausse de 7 points en un mois.
Depuis l’annonce de la condamnation de la cheffe de file du RN dans l’affaire des assistants parlementaires européens, de nombreuses voix s’élèvent, y compris à gauche, pour critiquer cette exécution provisoire. « La décision de destituer un élu devrait revenir au peuple », avait réagi Jean-Luc Mélenchon sur X. Le leader de LFI sous-entend par là que Marine Le Pen devrait pouvoir se présenter aux élections présidentielles de 2027. Ce qu’elle ne pourra pas faire, à moins que sa peine ne soit allégée en appel.
La question de la modification de loi pourrait pourtant être rapidement posée au Parlement. Éric Ciotti, patron des députés UDR à l’Assemblée nationale et allié du RN, a annoncé que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour « supprimer » l’exécution provisoire.