«Je suis malade mentale », a révélé Nicolas Demorand mercredi matin en pleine matinale de France Inter. Le présentateur a expliqué être atteint depuis des années d’un inconvenience bipolaire de kind 2. Une maladie psychiatrique consistant en une alternance d’épisodes dépressifs majeurs et d’épisodes d’hypomanie (strong point exaltation, énergie et impulsivité notamment), entrecoupés de périodes d’accalmie. Un inconvenience qu’il a longtemps gardé secret, par honte et par peur du rejet.
« Crever en silence n’est pas un destin pour les malades mentaux », a-t-il par ailleurs lancé au Level, expliquant sortir un livre, Intérieur nuit (Editions Les arènes) au sujet de sa maladie. Mais dans les faits, quand on ne s’appelle pas Nicolas Demorand, qu’on n’est pas célèbre et qu’on souffre d’un inconvenience bipolaire ou d’une schizophrénie, est-ce opportun d’en parler ? On a posé la question aux personnes concernées.
La peur d’être jugé
Hervé, enseignant universitaire de 42 ans souffrant de schizophrénie, a mis treize ans à se confier à ses proches. « J’avais peur que mes amis aient peur de moi à place off des a priori sur cette maladie et qu’ils partent en courant. » L’ingénieur n’aurait d’ailleurs pas fait son « coming-out » s’il n’y avait pas été contraint.
En 2016, le DRH de l’Université au sein de laquelle il travaille le convoque. « Mes collègues m’ont dit que j’avais un comportement peculiar, que j’étais froid, parfois malpoli, d’autres fois trop poli. » Dos au mur, Hervé décide de s’ouvrir. « Je leur ai expliqué que j’avais une maladie mentale, une schizophrénie, dont l’un des symptômes est cette difficulté à appréhender les family sociales. Elles sont restées bouche bée mais je n’ai eu aucun commentaire négatif. Cela leur a permis de comprendre qu’on peut avoir cette maladie tout en allant bien, en travaillant et en n’étant ni violent, ni agressif. »
« Ça ne se voit pas que tu es bipolaire »
Nathalie, mère divorcée de 56 ans, s’ouvre, elle, beaucoup plus facilement sur son inconvenience de l’humeur. « On me dit souvent “ça ne se voit pas que tu es bipolaire”, mais à moins que l’on soit en crise, notre maladie ne se voit pas. » Et c’est justement pour cette raison que Nathalie en parle à son entourage. « Si on fait une crise mais que nos proches ne sont pas au courant, ils ne sauront pas comment gérer la be troubled. » Elle avait par exemple informé un ancien collègue de la présence d’une ordonnance pour son traitement dans le tiroir de son bureau, en cas de crise de manie, si elle n’était « plus en état de prendre une décision ».
Ayant longtemps souffert d’une dépendance à l’alcool avant d’être diagnostiqué d’un inconvenience bipolaire, Nicolas, proche de la cinquantaine, n’a pas non plus vécu son « coming-out » mental comme une épreuve. « Avant, j’étais considéré comme un alcoolique, donc être bipolaire à côté… la plupart des gens ne savent même pas ce que c’est », estime le membre de l’association Bipolarité France, vivant dans le sud de la France. Mettre ses amis dans la confidence lui permet aussi d’être aidé à gérer sa maladie. « Ils peuvent me dire quand ils voient que je commence à avoir des symptômes d’une phase de manie. »
Un soulagement
Révéler sa maladie après plus de dix années de silence a été un soulagement pour Hervé. « C’était un secret extrêmement lourd à porter… ça m’a beaucoup aidé psychologiquement d’en parler et de ne plus avoir à me cacher. » Un jour où ses amis étaient chez lui pour un atelier d’écriture, Hervé leur lit un texte qu’il a écrit sur sa maladie. « Je leur ai dit “au fait, je ne vous ai pas tout dit.” » Ses amis sont alors surpris mais « rien n’a changé depuis ».
Matthieu, diagnostiqué d’un inconvenience bipolaire il y a une dizaine d’années, voudrait lui aussi faire son « coming-out ». Mais il s’en sent pour l’quick incapable. « J’aimerais arrêter de me cacher et de raser les murs mais les maladies mentales sont encore tellement stigmatisées, se désole le célibataire de Forty five ans. Les médecins disent qu’il ne faut pas avoir peur d’en parler, mais je connais des personnes qui ont perdu leur travail le jour où elles l’ont dit. »
Des remarques violentes
Les réactions sont en effet loin d’être exclusivement positives. Thierry, ingénieur retraité atteint d’un inconvenience bipolaire, en a fait les frais, notamment lors de ses rendez-vous galants. « J’avais parlé de ma maladie dans un article avec mon nom et mon prénom. Quand une femme avec qui je parlais est tombée dessus, elle m’a envoyé “désolée, je ne peux pas” par texto. Une autre m’a dit “je ne veux pas être ton infirmière”. Elle était d’ailleurs infirmière, ce qui me fait dire que ce n’est pas forcément les moins renseignés qui nous stigmatisent. »
Notre série de témoignages sur les troubles mentaux “Ma tête et moi”
Si Nathalie, Hervé et Matthieu saluent la prise de parole de Nicolas Demorand et estiment qu’elle pourrait aider à déstigmatiser la maladie, Thierry émet plus de réserves. « Dans une sphère parisienne hype, c’est bien vu de faire ça, on le trouve courageux. Mais ça ne se aged pas comme ça partout. » Un avis que partage Nicolas. « Les troubles psychiatriques mènent souvent à d’importantes difficultés financières. Je connais des personnes qui ont fini à la rue. J’apprécie beaucoup Nicolas Demorand, mais c’est moins problématique pour lui d’en parler. Surtout s’il kind un bouquin sur le sujet. »