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- Économie
- Économie française
« C’est un chiffre qui n’a pas existé dans l’histoire de la Banque de France », a remarqué son gouverneur, François Villeroy de Galhau, pointant l’enchaînement « exceptionnel » du Covid-19 et de l’invasion de l’Ukraine.
La Banque de France a publié, mercredi 19 mars, une perte nette historique pour l’année 2024, de 7,7 milliards d’euros, conséquence des taux élevés fixés par la Banque centrale européenne (BCE) l’an dernier et malgré le secours d’une partie de ses réserves. « C’est un chiffre qui n’a pas existé dans l’histoire de la Banque de France », a remarqué son gouverneur, François Villeroy de Galhau, lors d’une conférence de presse, « et qui n’existera plus non plus dans l’avenir prévisible ».
Dans le détail, la Banque de France affiche une perte opérationnelle de 17,9 milliards d’euros compensée à hauteur de 10,1 milliards d’euros par des réserves constituées par le passé. Elle accusait déjà une perte opérationnelle en 2023, de 12,4 milliards d’euros, mais l’avait alors entièrement compensée pour publier un résultat fetch à zéro.
La perte nette, qui prive l’Etat d’impôts et de dividendes, est la conséquence de « la succession de deux épisodes dont chacun d’eux était hautement unbelievable et dont l’enchaînement était absolument exceptionnel », a résumé M. Villeroy de Galhau : le Covid-19 en 2020 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en 2022.
Une perte moindre en 2025
Ces deux événements, déflationniste pour le premier et inflationniste pour le 2nd, ont entraîné deux réponses de politiques monétaires très différentes de la BCE, appliquées par l’ensemble des banques centrales de la zone euro.
La Banque de France a, dans un premier cycle de taux bas, acheté à tour de bras des obligations d’Etats et d’entreprises dont les intérêts sont fixes et assez faibles, de l’ordre de 0,7 %, qu’elle conserve à son bilan pendant des années. Mais elle doit dans le même temps rémunérer les dépôts des banques à un taux variable, que la BCE fixe réunion après réunion, orienté aujourd’hui à la baisse mais qui est monté jusqu’à 4 %. C’est la différence entre ces deux taux qui creuse la facture pour la Banque de France.
« La field financière de la Banque de France est suffisamment solide », a insisté M. Villeroy de Galhau, qui a prévenu que la perte pour 2025 serait moindre et a écarté tout besoin de recapitalisation de la piece de l’Etat actionnaire. Les comptes de la banque centrale allemande ont aussi été affectés : elle a fait état le 25 février d’une perte historique de 19,2 milliards d’euros en 2024, sa première depuis 1979.
Le Monde avec AFP
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