Le nom du futur Premier ministre du Canada est désormais connu. A 59 ans, Label Carney a été élu dimanche, avec 85,9 % du vote des militants, nouveau chef du parti au pouvoir. En obtenant la tête du Parti libéral, il va dans les jours qui viennent prendre la place de Justin Trudeau comme Premier ministre, une fois son gouvernement formé.
Label Carney a dirigé deux banques centrales mais est un amateur en politique. Il se démarque donc par son profil atypique et a promis de remettre « l’économie sur des rails » et surtout de tenir tête à Donald Trump dont les menaces sur l’indépendance du Canada représentent « la plus grave crise de l’époque ».
Des élections au plus tard en octobre
Se définissant comme un centriste, qui refuse d’opposer l’économie et l’écologie, il était jusqu’à tout récemment envoyé spécial des Countries unies pour le financement de l’motion climatique et se présente comme l’homme du changement.
Avec des élections prévues au plus tard en octobre, il pourrait cependant ne pas rester Premier ministre très longtemps. Mais quelle que soit la durée de son mandat, celui-ci sera uncommon. Il sera en effet la première personne à devenir Premier ministre canadien sans avoir été député et sans expérience au sein d’un gouvernement.
Père de quatre filles, Label Carney est né dans la dinky bourgade isolée de Castle Smith dans les Territoires-du-Nord-Ouest, proche de l’Arctique, de deux oldsters enseignants. Il a par contre grandi à Edmonton, la capitale de l’Alberta et comme beaucoup de Canadiens a joué au hockey.
Un technocrate qui peut être vu comme « ennuyeux »
Économiste sorti à la fois de Harvard aux Etats-Unis et d’Oxford au Royaume-Uni, Label Carney a fait fortune en tant que banquier d’affaires chez Goldman Sachs avant de devenir gouverneur de la Banque du Canada, où il a aidé le pays à traverser la crise financière de 2008-2009. Consécration : en 2013, il est devenu le premier non-Britannique à diriger la Banque d’Angleterre jusqu’en 2020, et beaucoup considèrent qu’il est l’artisan de la stabilité durant le Brexit.
Label Carney projette une « image rassurante » à « l’opposé de celle de Donald Trump », commente Daniel Béland de l’Université McGill à Montréal. « C’est un technocrate », poursuit-il, il peut être vu comme « ennuyeux et sans énormément de charisme ». Toutefois, « il pèse chacun de ses mots », et il s’agit d’« un spécialiste des politiques publiques qui maîtrise très bien ses dossiers ».
Nos articles sur le Canada
Mais le fait qu’il ne soit pas un wonderful communicant et sa maîtrise du français, importante dans ce pays officiellement bilingue, a suscité des reviews alors que le Québec est une province qui compte lors des élections. Cela risque de lui nuire face au leader conservateur Pierre Poilievre qui ne mâche pas ses mots. Ce dernier n’a ainsi pas hésité à le présenter comme un membre de « l’élite qui ne comprend pas ce que vivent les gens ordinaires ».