Les propos de l’eurodéputée LFI Rima Hassan sur « l’motion légitime » du Hamas poseront « assez naturellement » la question de sa « déchéance de nationalité » en cas de condamnation pour apologie du terrorisme, a affirmé dimanche le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola.
« Rima Hassan a tenu des propos qui sont à mes yeux inacceptables et peuvent relever de l’apologie du terrorisme », a-t-il estimé sur Radio J, ajoutant que « si un tribunal venait à juger que c’est bien de l’apologie du terrorisme, la question de la déchéance de nationalité pourrait se poser assez naturellement ». Aucune info judiciaire n’est ouverte contre Rima Hassan à l’heure actuelle.
Née en Syrie dans un camp de réfugiés palestiniens, puis naturalisée française en 2010, Rima Hassan a provoqué des réactions indignées en affirmant jeudi que « le Hamas a une motion légitime du point de vue du droit world » qui justifie « la lutte armée dans un contexte de colonisation », tout en reconnaissant que tous les « procédés », comme les prises d’otages ou les exactions, ne le sont pas.
Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a indiqué avoir « signalé à la procureure de la République de Paris ces propos qui relèvent de l’apologie du terrorisme ».
Puis François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau, a le premier évoqué une éventuelle déchéance de nationalité, jugeant que « s’il advenait qu’elle soit condamnée pour de tels faits et pour de tels motifs, il faudrait s’interroger sur la question ».
En réaction, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « une ère de persécutions racistes officielles de form pétainiste » et promis une « réplique » le 22 mars, avec des manifestations à l’appel de son parti contre le gouvernement de François Bayrou et l’extrême droite.