Les trois hommes, nés en 1931, 1955 et 1965, sont entendus sous le régime de la garde à vue pour “viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées susceptibles d’avoir été commis entre 1957 et 2004”.
Trois hommes ont été interpellés et placés en garde à vue dans l’affaire Bétharram, annonce Rodolphe Jarry, procureur de la République de Pau, dans un communiqué de presse, ce mercredi 19 février.
Les trois hommes, nés en 1931, 1955 et 1965, sont entendus sous le régime de la garde à vue pour “viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées susceptibles d’avoir été commis entre 1957 et 2004” au sein de l’établissement scolaire Notre-Dame de Bétharram, précise le magistrat.
“Une énorme libération”
“Il convient, à toutes fins utiles, de préciser que le calendrier de ces interpellations a été arrêté dès le 31 janvier 2025, date à laquelle le dossier d’enquête a été remis, par les militaires de la section de recherches, au parquet de Pau aux fins d’analyse juridique”, précise Rodolphe Jarry.
“C’est l’aboutissement de 15 mois de travail et de décennies d’attente pour les victimes. C’est une énorme libération”, a réagi Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes de Notre-Dame de Bétharram, après de BFMTV.
“La prochaine étape, c’est la désignation d’un juge d’instruction. Le collectif a déjà reçu 134 plaintes au total, ça n’arrête pas d’arriver”, a-t-il ajouté. À noter que ces plaintes reçues par l’association ne sont pas celles déposées officiellement.
“Enfin ça bouge, enfin il se passe quelque chose”, a déclaré Gaël, victime d’agressions sexuelles au collège-lycée de Bétharram entre 1988 et 1991, auprès de BFMTV.
“C’est un début, on a attendu 30 ans, on n’est pas à quelques semaines près, mais c’est bien, ça bouge, encore une fois c’est le principal, c’est ce qu’on souhaite: qu’ils soient entendus, qu’ils s’expliquent, qu’ils soient reconnus comme coupables de ce qu’ils ont fait.”
Ces mesures surviennent quelques jours après la rencontre entre François Bayrou et les membres de l’association de victimes à la mairie de Pau. Le Premier ministre est également maire de Pau et a ecu pendant des décennies des responsabilités politiques au cours desquelles il aurait pu avoir connaissance des violences commises à Bétharram, que ce soit en tant que ministre de l’Éducation nationale de 1993 à 1997 ou comme président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques de 1992 à 2001, par exemple.
Le Premier ministre clame son innocence
François Bayrou, dont les enfants ont eux-mêmes été scolarisés dans cet établissement, avait reconnu ce samedi 15 février qu’il avait ecu connaissance de faits de violences physiques, mais jamais de violences sexuelles. Une model différente de celle donnée dans son discours devant l’Assemblée nationale mardi dernier, dans lequel il expliqua n’avoir “jamais été informé de quoi que ce soit de violences ou de violences a fortiori sexuelles”.
Interrogé à l’Assemblée nationale sur l’affaire Bétharram, le Premier ministre a réaffirmé ce mardi 18 février n’être “jamais” intervenu, “ni de près ni de loin” dans cette affaire de violences au sein de l’établissement scolaire.
Matthias Tesson avec Charlotte Lesage