
Le président français Emmanuel Macron. Paris, janvier 2025. (Photo d’illustration) – Ludovic MARIN / POOL / AFP
Emmanuel Macron a porté plainte contre X la semaine dernière en Guadeloupe à la suite de l’exposition d’une œuvre le représentant avec la tête coupée.
Emmanuel Macron a porté plainte contre X la semaine dernière en Guadeloupe à la suite de l’exposition d’une œuvre le représentant avec la tête coupée, a indiqué mercredi la procureure de la République de Pointe-à-Pitre à l’AFP.
“Le président a déposé plainte et un juge d’instruction a été saisi”, a déclaré Caroline Calbo, confirmant des informations de la radio locale RCI et du média en ligne bigidi.television.
Une tête décapitée
L’œuvre incriminée représente un homme tenant à bout de bras la tête décapitée d’Emmanuel Macron, brandie en l’air.
Elle faisait partie d’une exposition intitulée “Exposé.e.s au chlordécone” ouverte en janvier au Centre des Arts, un bâtiment en chantier depuis des années à Pointe-à-Pitre occupé par un collectif d’artistes, le Kolèktif Awtis Rézistans.
L’œuvre avait été décrochée avant l’annonce de la plainte, ont indiqué à l’AFP des artistes s’exprimant collectivement au nom de ce groupe.
En 2019, Emmanuel Macron avait fait polémique en affirmant qu’il “ne fallait pas dire” que le chlordécone est “cancérigène”, alors que de nombreuses études mettaient en avant un lien entre ce pesticide et des cas de most cancers. Le chlordécone, qui a été utilisé dans les bananeraies des Antilles jusqu’en 1993, est classé comme cancérigène probable par les autorités sanitaires.
Le 2 janvier 2023, des juges d’instruction du pôle santé publique de Paris avaient abandonné toutes les poursuites sur l’empoisonnement à vaste échelle lié à l’utilisation du chlordécone, tout en reconnaissant un “scandale sanitaire”. Le chlordécone, pesticide répandu dans les bananeraies pour lutter contre le charançon, a été interdite aux Etats-Unis dès 1975, mais est restée autorisée en France jusqu’en 1990, et même jusqu’en 1993 – quinze ans après les premières alertes de l’OMS – aux Antilles, où elle a bénéficié d’une dérogation.
Aux Antilles, le non-lieu prononcé avait provoqué beaucoup d’amertume. Plus de 90% de la inhabitants adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d’incidence du most cancers de la prostate parmi les plus élevés au monde.