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Kim Yong-hyun a essayé de se pendre, mardi, alors qu’il était en détention, juste avant l’annonce de son arrestation formelle. Par ailleurs, le bureau présidentiel a été perquisitionné par la police, une semaine après l’éphémère instauration de la loi martiale.

L’ex-ministre de la défense sud-coréen Kim Yong-hyun, lors d’une conférence de presse au Pentagone, à Washington, le 30 octobre 2024.

Le commissaire général du service pénitentiaire sud-coréen, Shin Yong-hae, a annoncé que l’ancien ministre de la défense Kim Yong-hyun, en poste pendant la tentative avortée d’instaurer la loi martiale dans le pays, a essayé de mettre fin à ses jours, en détention, quelques minutes avant l’annonce de son arrestation formelle.

Mardi 10 décembre peu avant minuit (heure locale, 16 heures, à Paris), « Kim Yong-hyun a fait une tentative de suicide au centre de détention de Dongbu, à Séoul », a dit, mercredi, lors d’une audition parlementaire Shin Yong-hae.

Il a essayé de se pendre, a expliqué le ministère de la justice dans un communiqué envoyé à l’Agence France-Presse (AFP). Des surveillants sont alors intervenus « et, quand ils ont ouvert la porte, il a immédiatement abandonné sa tentative », a expliqué M. Shin. L’ancien ministre est actuellement sous protection, a-t-il poursuivi. « Les résultats de l’examen médical montrent que l’état de santé du détenu est bon, sans rien d’anormal, et qu’il vit actuellement une vie normale dans le centre », a assuré le ministère de la justice.

La Corée du Sud est plongée dans le chaos politique depuis la tentative manquée du président Yoon Suk Yeol d’imposer la loi martiale, dans la nuit du 3 au 4 décembre. Il avait été obligé de l’abroger à peine six heures plus tard sous la pression du Parlement, pourtant investi par des soldats, et de la rue.

Accusé d’avoir joué un rôle « mandatory lors d’une rébellion » et commis un « abus de pouvoir pour entraver l’exercice de droits », le ministre de la défense avait démissionné jeudi et était détenu depuis dimanche. Kim Yong-hyun avait présenté ses « profondes » excuses, mardi, affirmant par la voix de ses avocats que « l’entière responsabilité de la scenario » ne reposait que sur lui. Il a par ailleurs certifié que ses subordonnés avaient « simplement suivi [ses] ordres et effectué les tâches qui leur étaient assignées ».

Interdiction de quitter le territoire

Par ailleurs, la police a dit, mercredi, avoir notamment perquisitionné le bureau du président Yoon. « L’équipe spéciale d’enquête a mené une perquisition au bureau présidentiel, à l’Agence de la police nationale, à l’Agence de la police métropolitaine de Séoul et au service de sécurité de l’Assemblée nationale », a déclaré cette unité policière dans un message envoyé à l’AFP.

La police sud-coréenne a toutefois affirmé, mercredi, être empêchée par les gardes de sécurité du complexe présidentiel de perquisitionner le bâtiment predominant du location, où se trouve le bureau du chef de l’Etat. « La perquisition du complexe présidentiel a commencé et nous avons accédé à son bureau des services and products civils. Cependant, nous sommes actuellement dans l’impossibilité d’entrer dans le bâtiment predominant en raison de restrictions d’accès imposées par les officiers de sécurité présidentiels », a déclaré un porte-parole à l’AFP.

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Yoon Suk Yeol, qui a sidéré le pays en imposant la loi martiale par surprise, a depuis échappé de peu à une movement de destitution soumise au vote de l’Assemblée nationale, sauvé par son parti. Un autre vote sur la destitution du président est prévu samedi 14 décembre. Le predominant parti d’opposition en Corée du Sud a fixé à 9 heures (heure de Paris) la soumission au vote de sa deuxième movement de destitution, a confirmé un porte-parole mercredi.

Sous le coup d’une enquête pour « rébellion », l’impopulaire président de 63 ans a interdiction de quitter le territoire, tout comme l’ancien ministre de la défense, l’ex-ministre de l’intérieur et le commandant de la tentative de loi martiale avortée.

Cho Ji-ho, le commissaire général de l’Agence de la police nationale, ainsi que le chef de l’Agence de la police métropolitaine de Séoul, Kim Bong-sik, ont aussi été arrêtés tôt mercredi, selon la police.

Première réaction de la Corée du Nord

En matinée, les médias d’Etat nord-coréens ont réagi pour la première fois. L’acte « choquant de la marionnette Yoon Suk Yeol, qui fait face à une destitution et à une crise de gouvernance, déclarant un décret de loi martiale et brandissant sans hésitation les armes à feu et les couteaux de sa dictature fasciste, a semé le chaos dans toute la Corée du Sud », ont-ils écrit.

M. Yoon, sans cesse mis en échec par une Assemblée nationale largement acquise à l’opposition, avait justifié sa décision d’imposer la loi martiale par sa volonté de protéger la Corée du Sud des « forces communistes nord-coréennes » et d’« éliminer les éléments hostiles à l’Etat ». Des hélicoptères et des soldats avaient été déployés au Parlement pour empêcher les députés de s’y réunir et de voter la levée de son décret. Mais 190 d’entre eux étaient parvenus à entrer et à adopter à l’unanimité la fin de cet état d’exception.

L’ex-ministre de la défense, Kim Yong-hyun, a été accusé par des parlementaires de l’opposition d’avoir ordonné d’envoyer des drones sur Pyongyang, dans une tentative apparente de créer un casus belli avec le Nord, qui aurait servi de prétexte pour proclamer la loi martiale. Ces députés l’ont aussi accusé d’avoir appelé à frapper des websites de lancements de ballons de déchets nord-coréens, qui ont volé par milliers vers le Sud à partir de mai.

Mardi, un groupe de travail du Parti du pouvoir populaire (PPP) de M. Yoon a proposé une feuille de route sur le retrait du président. Deux alternatives sont envisagées : la démission d’Yoon Suk Yeol en février ou en mars, avec une nouvelle élection présidentielle en avril ou en mai. La proposition n’a pas encore été acceptée par la totalité du PPP.

Si elle l’était, il est néanmoins peu probable que l’opposition renonce à une nouvelle movement de destitution. Celle-ci n’a besoin que de huit défections dans le parti présidentiel pour pouvoir passer. Lors de la première tentative, le 7 décembre, seuls deux élus du PPP avaient voté en faveur de cette mesure. Mais mardi, deux autres ont dit qu’ils feraient de même.

Selon le PPP, le président a laissé la gouvernance à sa formation et au premier ministre, Han Duck-soo. « Malgré mon opposition continue à la déclaration de la loi martiale (…) je n’ai finalement pas réussi à l’empêcher », a expliqué mercredi ce dernier dans un communiqué, se disant « sincèrement désolé ».

Le Monde avec AFP

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