Ce nouveau programme sera présenté en décembre. Il s’adressera aux élèves “de l’âge de quatre ans et jusqu’au plus grands”.
Pas encore présenté, le programme d’éducation à la sexualité, à la vie affective et relationnelle fait déjà polémique. La ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet répond ce jeudi 28 novembre à son ministre délégué chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel, qui a jugé mercredi ce programme “en l’état pas acceptable”.
“Le programme est très clair, il s’agit aujourd’hui d’apporter d’abord un programme là où il n’y en avait pas, que nos professeurs soient soutenus et puissent répondre aux questions qui sont posées par les enfants, que les parents sachent exactement ce que contient le programme”, a affirmé Anne Genetet lors d’un déplacement à Marcq-en-Baroeul, dans le Nord.
Elle défend un “programme équilibré, très progressif, qui tient compte de la maturité et l’âge de chacun”.
“La théorie du genre n’existe pas”
“C’est un programme dans lequel on n’apprend évidemment pas les pratiques sexuelles, on apprend le respect, la notion de le consentement, la différence fille/garçon, on apprend à dire ‘non'”, ajoute-t-elle, tentant d’éteindre la polémique.
Alexandre Portier, ministre délégué chargé de la réussite scolaire et de l’enseignement professionnel, a affirmé vouloir notamment s'”engager personnellement pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place dans nos écoles, parce qu’elle ne doit pas y avoir sa place”.
“Ce programme n’a pas d’idéologie, la théorie du genre n’existe pas, elle n’existe évidemment pas dans ce programme”, martèle Anne Genetet, ajoutant: “Il n’y a qu’une seule ligne: celle du ministère, celle que je défends”.
Un texte pas encore présenté définitivement
“N’oublions pas que lorsqu’un jeune n’a pas la réponse à ces questions, il va la chercher par lui-même, on sait aujourd’hui qu’un garçon sur deux à l’âge de 11 ans a déjà consulté des sites pornographiques”, explique la ministre.
“C’est ça que nous voulons combattre”, ajoute-t-elle.
Annoncé par l’ex-ministre de l’Éducation Pap Ndiaye et prévu initialement pour la rentrée 2024, ce projet de texte, dont la model actuelle n’est pas définitive, fait l’objet de concertations depuis le mois de mars. Il doit être présenté à la mi-décembre au Conseil supérieur de l’éducation (CSE), occasion consultative.
Rôle “essentiel”
Plusieurs collectifs conservateurs dont le Syndicat de la Famille, nouveau nom de La Manif pour tous, ont dénoncé un projet “scandaleux”, “sous influence woke et imprégnée d’idéologie”.
De leur côté, plusieurs organisations, comme le Planning Familial et la Ciivise, ont dénoncé la fronde conservatrice, insistant sur son rôle “essentiel” dans la lutte contre les violences sexuelles.
L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est obligatoire depuis 2001 dans les établissements scolaires mais dans les faits peu appliquée. L’accent de ce nouveau programme est mis sur les apprentissages liés au corps et aux émotions pour les plus petits puis, pour les plus grands, des apprentissages pour protéger son intimité et celles des autres.