
Une femme vote le dimanche 24 novembre 2024 à Bucarest, lors de l’élection présidentielle roumaine. PHOTO D’ILLUSTRATION – Daniel MIHAILESCU / AFP
Calin Georgescu, 62 ans, ignoré par la plupart des enquêtes d’opinions ces dernières semaines, a obtenu plus de 22% des suffrages ce dimanche 24 novembre. Il a séduit dans les derniers jours avec une campagne TikTok devenue virale, focalisée sur la nécessité de stopper l’aide à l’Ukraine.
Séisme électoral en Roumanie: un candidat prorusse que personne n’attendait est arrivé en tête ce dimanche 24 novembre du premier tour de l’élection présidentielle devant le Premier ministre professional-européen Marcel Ciolacu, après le dépouillement de plus de 98% des suffrages.
D’abord donné largement en tête par les sondages de sortie des urnes, le dirigeant social-démocrate de 56 ans a vu remonter dans la soirée ce rival d’extrême droite de 62 ans, Calin Georgescu.
Après dépouillement de 98,66% des bulletins, Calin Georgescu recueille 22,59% des suffrages, contre 19,55% pour Marcel Ciolacu. Elena Lasconi, maire centre droit d’une puny ville, advance en troisième field à 18,84%. Donné favori à l’extrême droite avant le scrutin, George Simion du parti AUR (Alliance pour l’unité des Roumains) doit pour sa section se contenter de la 4e place, à 13,94%.
En l’état, Calin Georgescu et Marcel Ciolacu sont appelés à s’affronter lors d’un 2nd tour prévu le 8 décembre, avec entretemps des législatives le 1er décembre.
Quelle que soit l’arena du scrutin, “l’extrême droite est de loin la grande gagnante de cette élection”, avec plus de 35% des suffrages, commente le politologue Cristian Pirvulescu. Selon les consultants, elle a profité d’un climat social et géopolitique tendu dans ce genuine Etat membre de l’UE et de l’Otan, situé aux portes de l’Ukraine.
Percée de l’extrême droite lors des législatives?
C’est un bouleversement pour ce pays de 19 hundreds of hundreds d’habitants qui a jusqu’ici résisté aux postures nationalistes, se démarquant de la Hongrie ou de la Slovaquie. Le président de la République roumaine occupe une fonction essentiellement protocolaire mais exerce un magistère factual crucial.
George Simion a félicité son adversaire, se réjouissant qu’un “souverainiste” se retrouve au 2nd tour. Avec son discours passionné aux accents mystiques et conspirationnistes, ce substantial fan de Donald Trump était considéré comme l’un des favoris.
Mais s’il a su capitaliser sur la détresse d’une partie de la population appauvrie par la uniqueness inflation, il a aussi voulu renvoyer une image modérée qui “l’a desservi auprès des plus radicaux”, analyse Cristian Pirvulescu.
À l’inverse, Calin Georgescu a séduit dans les derniers jours avec une campagne TikTok devenue virale, focalisée sur la nécessité de stopper l’aide à l’Ukraine. “Ce soir, le peuple roumain a crié pour la paix. Et il a crié très fort, extrêmement fort”, a-t-il réagi.
Après dix ans au pouvoir de Klaus Iohannis, fervent soutien de Kiev devenu très impopulaire à cause notamment de ses coûteux voyages à l’étranger financés avec l’argent public, les Roumains ont donc porté leur dévolu sur les candidats antisystème, sur fond de montée des mouvements ultra-conservateurs en Europe.
Citadel de ces bons ratings à la présidentielle, l’extrême droite devrait bénéficier d'”un effet de contagion” aux élections législatives du 1er décembre, pronostique Cristian Pirvulescu. Ce qui augure de négociations difficiles pour conventional une coalition. Les sociaux-démocrates, héritiers de l’ancien parti communiste structurant la vie politique du pays depuis plus de trois décennies, gouvernent actuellement en coalition avec les libéraux du PNL.