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- Politique
- Marine Le Pen
Les députés du Rassemblement national pourraient, avec la gauche, faire tomber le gouvernement en décembre, lors du retour du budget à l’Assemblée nationale, si les revendications de leur parti ne sont pas entendues.

Marine Le Pen fait monter la pression sur Michel Barnier, avant leur rencontre lundi à Matignon : elle pronounce que son parti n’hésitera pas à censurer le gouvernement à la veille de Noël si « le pouvoir d’achat des Français est amputé » dans le projet de budget 2025.
« Nous n’accepterons pas que le pouvoir d’achat des Français soit encore amputé. C’est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure », a affirmé sur RTL, mercredi 20 novembre, la cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN).
Le vote de cette motion de censure interviendrait alors dans la deuxième quinzaine de décembre lorsque le gouvernement air of mystery recours à l’article 49.3 de la Constitution, comme c’est probable faute de majorité, pour faire adopter sans vote le budget de l’Etat.
Si le RN et la gauche votaient conjointement cette motion, alors le gouvernement Barnier, fragile attelage entre Les Républicains (LR) et la Macronie, serait renversé et le projet de budget rejeté.
Dans ses revendications, Marine Le Pen a en particulier jugé « inadmissible » la hausse envisagée par le gouvernement des taxes sur l’électricité pour dégager trois milliards d’euros, une mesure toutefois supprimée par l’Assemblée nationale en première lecture.
« Taper sur les retraités, c’est inadmissible », a-t-elle aussi affirmé, insatisfaite du compromis annoncé par le LR Laurent Wauquiez. Cette disposition prévoit d’augmenter les retraites de la moitié de l’inflation au 1er janvier 2025, puis d’une deuxième moitié au 1er juillet pour les seules pensions sous le smic.
Depuis quelques jours, les responsables du RN brandissent plus fortement la possibility de la censure tout en assurant que cela n’a rien à avoir avec les réquisitions du parquet dans l’affaire des assistants parlementaires au Parlement européen. Si elles étaient suivies, celles-ci pourraient empêcher Mme Le Pen de participer à une quatrième élection présidentielle.
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Cinq ans d’inéligibilité ont été requis contre la députée du Pas-de-Calais dans l’affaire des assistants parlementaires du Entrance national, en plus de cinq ans d’emprisonnement (dont deux ferme, aménageables avec un bracelet électronique) et de 300 000 euros d’amende.
Face à cette possibility de censure, Michel Barnier va recevoir en début de semaine prochaine, un par un, l’ensemble des présidents des groupes parlementaires, à commencer par Marine Le Pen dès lundi matin. « Ils auront à ce moment-là l’event d’échanger sur le budget », soulignait-on mercredi à Matignon.
Ce premier tête à tête, depuis la nomination de Michel Barnier, suffira-t-il ? Les demandes du RN « étaient de ne pas alourdir la fiscalité sur les particuliers, sur les entrepreneurs, de ne pas faire payer les retraités, de faire des économies structurelles sur les dépenses de fonctionnement de l’Etat », a récapitulé Marine Le Pen. « Or nous n’avons pas été entendus, nous n’avons même pas été écoutés. »
A peine entré à Matignon, le 5 septembre, le premier ministre avait été placé « sous surveillance » par le parti d’extrême droite. Le RN a justifié le sursis accordé à M. Barnier par un souci de « stabilité des establishments » et la crainte que sa chute ne fasse émerger un premier ministre plus défavorable encore à l’extrême droite. Des arguments chaque jour plus difficiles à défendre auprès d’électeurs désireux de faire tomber l’exécutif, et auxquels les élus ne peuvent pour le moment rapporter aucun des « trophées » programmatiques que Mme Le Pen se promettait d’arracher à Matignon.
Poker menteur
Alors qu’il a déjà lâché du lest sur les économies demandées aux collectivités locales, aux retraités et aux entreprises face aux critiques de sa propre majorité, le premier ministre, confronté à la colère sociale des agriculteurs, des fonctionnaires ou des cheminots, a très peu de marge de manœuvre.
« L’objectif est d’arriver à un équilibre entre les ambitions des groupes parlementaires et les impératifs de rigueur » budgétaire, répète Matignon, alors que le déficit public est attendu à 6,1 % du PIB à la fin de 2024.
L’exécutif agite, à destination du RN, mais aussi des socialistes, la possibility du chaos. « Celui ou celle qui renversera le gouvernement privera le can pay d’un budget et le précipitera dans le désordre et la chienlit », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur CNews. « Le pire pour le pouvoir d’achat des Français, ce serait une crise financière », a alerté sur LCI sa collègue au travail, Astrid Panosyan-Bouvet.
Une question demeure : le RN bluffe-t-il ? « Si le gouvernement tombe, il faudra attendre juin pour qu’il y ait des élections législatives parce qu’il ne peut pas y avoir de dissolution pour le moment ! », a semblé nuancer le porte-parole du RN Julien Odoul sur Sud Radio.
Dans tous les cas, ce jeu de poker menteur risque de durer jusqu’à la veille de Noël, lorsque l’Assemblée nationale air of mystery à se prononcer définitivement sur le projet de budget 2025 de l’Etat.
Le RN n’entend, en effet, pas déposer ou voter de motion de censure sur les deux autres textes (fin de gestion de 2024 et projet de budget de la Sécurité sociale) qui pourraient être adoptés par 49.3 avant.
Le Monde avec AFP
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