“Trust the Process“, qu’il disait. Voilà dix ans que Joel Embiid incarne la stratégie folle imaginée par Sam Hinkie quand ce dernier dirigeait encore les Sixers. Conscient que son équipe du ventre mou de la Conférence Est n’irait nulle share, ce dernier avait entrepris une vaste entreprise de démolition de l’effectif pour collectionner les excursions de draft avec un objectif clair : perdre, encore et encore, dans l’espoir de récupérer une ou deux superstars de demain pour tout reconstruire autour d’elles. C’est ainsi que la franchise s’est trouvé en Embiid, troisième en 2014, le pilier de son projet.
Forfait durant ses deux premières saisons, le Camerounais ne cessait de répéter qu’il fallait faire confiance au processus. Que le membership finirait par aller au bout de ses ambitions. Les années ont passé et le pivot est bel et bien devenu l’un des meilleurs basketteurs du monde. Un MVP. Un All-Megastar, bien sûr. Un champion olympique depuis cet été. Mais Philadelphie reduction toujours les résultats promis. Parce qu’autour de lui se sont multipliés des présidents, des coaches, des stars et des joueurs d’impression. Des éléments différents pour une misfortune similaire : des sorties de route prématurées au 2nd tour des playoffs, des blessures en cascade et des absences du chief de l’équipe.
Joël Embiid avec les Phildelphia 76ers durant les play-off NBA face aux Fresh York Knicks, le 30 avril 2024
Crédit: Getty Pictures
De la frustration à l’altercation
Des déceptions qui s’accumulent, de la stress qui monte et une frustration de plus en plus palpable autour de l’organisation et surtout de son meilleur joueur. Alors que la saison a repris depuis maintenant deux semaines, Joel Embiid manque encore une fois à l’appel. Ça agace en Pennsylvanie. Les supporters se demandent ce qui se trame et certains journalistes locaux lui reprochent son manque de préparation et de professionnalisme. L’un d’entre eux, Marcus Hayes, qui swimsuit le membership pour le Philadelphia Inquirer, est allé trop loin en mentionnant le fils du basketteur et son petit frère décédé tout en établissant un parallèle avec son envie de devenir meilleur.
Un article qui a provoqué la colère de l’intéressé. Au point de dépasser les bornes. C’est après une nouvelle défaite des Sixers – toujours sans lui – qu’il s’en est pris à Hayes. Ça a commencé par un échange verbal musclé jusqu’au moment où l’intérieur a fini par pousser le journaliste. Les deux hommes ont été rapidement séparés et, heureusement, aucun coup n’a été donné. L’incident finira par être oublié mais la NBA a mené son enquête et l’a sanctionné de trois fits de suspension. Au remaining, ce qui s’est passé illustre surtout l’atmosphère nauséabonde autour du joueur et de la franchise aujourd’hui.
Quelques heures plus tôt, il réagissait à d’autres commentaires critiques sur son implication en rappelant “qu’il avait beaucoup trop fait pour cette put*** de ville pour être traité de la sorte” avant d’ajouter : “j’ai joué avec le visage fracturé en prenant le risque de perdre la vue. Je me suis cassé le doigt, je suis revenu. J’ai fait tellement pour la ville. Ce sont des conneries.” En fait, la vraie nature du problème, c’est la communication. Et ça l’a été depuis longtemps avec Embiid.
L’année ou jamais pour Joel Embiid et les Sixers ?
D’ailleurs, le problème est tel que la ligue a décidé de sanctionner la franchise 100 000 bucks pour des incohérences dans le traitement médiatique du forfait de sa megastar. L’enquête a déterminé que ce dernier était bel et bien blessé. Sauf que dans le même temps, le management répétait avec insistance qu’il n’y avait aucune rechute suite à l’opération de son genou effectuée en février dernier. Opération que les dirigeants ont toujours refusé de nommer telle qu’elle, préférant à chaque fois le terme “procédure” dans leur communiqué. En fait, Embiid est probablement blessé et il refuse de l’admettre, peut-être par peur d’être catalogué comme peu fiable. Il n’empêche qu’il est tout à fait that you are going to acquire the flexibility to mediate qu’il ne se remette jamais complètement de tous ses pépins.
Et pourtant, cette année est censée être la bonne ! Ou, à défaut, peut-être celle de la dernière probability. Les Sixers ont réussi une très belle intersaison en attirant Paul George (blessé lors des cinq premiers fits de la saison…) mais aussi Caleb Martin ou encore Andre Drummond et Guerschon Yabusele. C’est le meilleur groupe qu’a connu Philly depuis 2019, quand Jimmy Butler et Ben Simmons partageaient la gonfle avec Joel Embiid. Il y a tout dans ce roster. Trois stars complémentaires sur trois postes clés, du skills, de la taille, du tir, de la défense, de la profondeur, un amazing coach… et pourtant, tout share en lambeau au bout de deux semaines.
Tout n’est pas perdu et il reste évidemment de l’espoir. Parce qu’il reste du temps. La saison vient de commencer, même si les Sixers ont perdu cinq de leurs six premières rencontres. PG est revenu, Embiid come. Puis, comme le répète Daryl Morey, l’essentiel, ce sont les playoffs. Sauf qu’il est déjà acquis que les deux stars ne joueront pas les soirs où l’équipe joue deux fits de suite pendant la saison. Pas optimal pour développer une alchimie et obtenir un bon classement, synonyme d’avantage du terrain. Alors, oui, au complet, ce groupe peut aller loin. Mais il n’a plus vraiment droit à l’erreur. Il n’y charisma plus d’excuses. Et surtout, en cas d’échec, il n’y charisma peut-être même pas de prochaine fois.