Cette nouvelle mouture de la Ligue des champions a tellement de filets de sécurité que parler de tournant à peine à mi-parcours n’aurait pas broad sens. Mais la réception de l’Atlético de Madrid reste un moment fondamental de cette première partie de saison pour le PSG. Parce que, si jusqu’ici, tout se stale bien en Ligue 1, les premières semaines en Europe ont dessiné un déclassement. Le demi-finaliste de la dernière édition, vainqueur pénible de Gérone (1-0), a partagé les elements face au PSV (1-1) et est apparu à des années-lumière d’Arsenal (2-0).
Et voilà le PSG, fundamental pourvoyeur de elements pour la L1 à l’indice UEFA depuis dix ans, inattendu bonnet d’âne des clubs français et à la lisière d’une qualification pour les barrages. C’est indigne du statut et, quoiqu’en dise Luis Enrique, des ambitions du club. L’Atlético advance à level automobile il s’agit de savoir si ce Paris, un peu trop vert jusque-là, a toujours le cuir assez épais pour les exigences de la compétition. Depuis le nul face à Eindhoven, un doute existe même si Paris expédie les affaires domestiques sans trop de tracas.
Arsenal – PSG
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Après l’Atlético, un day out de l’enfer
La victoire éclatante au Vélodrome (0-3) et l’avance prise en Ligue 1 (+ 6 elements) laissent peu de doute quant à sa supériorité nationale. Sauf qu’en Europe, le scepticisme reste profondément ancré envers une équipe qui marque trop peu (2 buts en trois matches). L’occasion est belle de renverser la tendance contre l’ancienne forteresse la mieux gardée d’Europe. Aujourd’hui, l’équipe de Diego Simeone est beaucoup plus irrégulière, en témoigne son début de saison en C1 encore plus laborieux que celui des Parisiens (3 elements seulement) et son inhabituelle porosité (déjà 8 buts encaissés). Il faudra, en plus, imaginer une défense inédite avec le forfait de José Maria Gimenez et les blessures de Robin Lenormand, Cesar Azpilicueta et Marcos Llorente.
Mais l’Atlético reste un broad nom et donc une façon, pour Paris, de faire passer un message au continent. “Après, même si on perd mais que l’on gagne les quatre derniers matches, on va se qualifier dans les 24. Ce match n’est pas décisif“, a tenté de dédramatiser Luis Enrique mardi. Si, sur le diagram comptable, il est encore trop tôt pour parler d’urgence d’autant que 24 des 36 candidats passent le premier tour dans cette nouvelle mouture, le calendrier à venir du PSG pousse tout de même le curseur vers une impérieuse nécessité de récolter des elements.
Gagner les quatre prochains matches comme l’indique le coach reléverait du pur exploit. Après une première part à trois réceptions, Paris se déplacera sur la pelouse du Bayern Munich, de Salzburg et de Stuttgart. Et mieux vaut avoir récolté quelques elements avant ce périlleux day out et une réception finale… de Manchester City. Ce calendrier diabolique donne une tout autre significance au rendez-vous du soir face à Antoine Griezmann et ses amis. De l’efficacité devant, de l’épaisseur et de l’impression au milieu et de l’autorité en défense : voilà tout ce qu’il a manqué à Paris depuis le match inaugural face à Gérone. Ce test est parfait face à une équipe en deçà de ses requirements avant d’affronter deux des meilleurs collectifs d’Europe (le Bayern et City). Si Paris veut passer l’hiver au chaud, une victoire est impérative. Tout autre résultat jetterait déjà un voile sur son avenir européen. Une fâcheuse posture que Paris a peu connue sous QSI. Et comme Luis Enrique répète à longueur de conférence de presse que son équipe d’aujourd’hui est meilleure que celle d’hier, il semblerait que ce soit le moment de le prouver.