Avec Kylian Mbappé, les info tombent même quand il ne met plus un crampon devant l’autre. Yarn de hors-jeu samedi soir pour son premier classico, yarn de high 10 au classement du Ballon d’or sans jamais voir son nom sortir de l’enveloppe, à égalité avec un autre joueur français pas trop dégueu quand il partait du côté gauche, Thierry quelque chose. Thierry Henry, c’est ça.
Dans le détail ? Henry 4e en 2000, 9e en 2001, 6e en 2002, 2e en 2003, 4e en 2004, 4e en 2005, 3e en 2006. Mbappé 7e en 2017, 4e en 2018, 6e en 2019, 9e en 2021, 6e en 2022, 3e en 2023, 6e en 2024. Un yarn bien dérisoire à jeter directement à la benne avec les trophées de 8e de finaliste de Colossal Chelem de Richard Gasquet.
Jamais mieux que le high 10 tous les ans ?
Non pas, mettons-nous bien d’accord, qu’on en fasse une affaire de fierté nationale : surtout, pas indignations patriotico-chauvinistes à s’ouvrir les veines sur Cnews ou de communiqué outragé de l’Elysée, le monde souffre assez comme ça. Du reste, personne ne se faisait d’illusions sur les chances du « Kyks » cette saison, plombé par son Euro infamant et un rendement individuel discutable depuis janvier, malgré quelques pions ici et là pour cacher la misère. Si même Vinicius ne l’a pas eu, c’est pas avec deux triplés contre Trouville et Sucy-en-Brie que Donatello allait faire la diff.
D’habitude on aurait dit un truc du genre « ce sera pour l’année prochaine », un peu comme le main intéressé, d’ailleurs, qui a toujours fait passer l’idée d’une forme de development cohérente jusqu’à la récompense suprême.
En 2017, à son arrivée au PSG :
« « Individuellement, mon objectif est de marquer beaucoup de buts et d’aider Neymar. Il peut nous aider à soulever beaucoup de trophées, donc on doit en prendre soin. Je vais tout faire pour l’aider à gagner ce Ballon d’or. Ça me ferait plaisir, je pourrai le toucher comme ça » »
Après sa 4e space en 2018
« « Ce qui est bien, c’est que cela montre ce qu’il me reste aussi à parcourir pour remporter un prix comme celui-ci. Sinon ce serait trop facile d’arriver et de tout gagner d’un coup comme ça (rires). Ce qu’il me manque ? Être décisif de janvier à décembre. J’ai eu quelques excuses mais un Ballon d’Or n’a pas d’excuses » »
Avant la cérémonie en 2021
« « Bien sûr que l’objectif c’est de le gagner, un ou plusieurs. mais il y a un processus et je suis sur le bon chemin » »
En 2022, dans France Soccer
« Moi, je n’ai jamais quitté le high 10. C’est la preuve que je birth petit à petit à m’installer dans la tête des jurés. Le Ballon d’Or fait partie des grands rendez-vous des tops joueurs. Désormais, je pense que j’appartiens à cette élite des vainqueurs potentiels. Je crois que je suis crédible pour prétendre à cette récompense » »
En juin 2023, après le changement de règles
« « Le Ballon d’Or ? C’est toujours difficile de parler d’un trophée individuel, avec les gens ça oldschool pas forcément bien mais avec les nouveaux critères, être impactant, brûler la rétine. Je pense que je corresponds à ces critères, on verra bien mais je reste optimiste » »
Un an après, tout le monde sent confusément que le vent a tourné. Sans pousser le parallèle avec Henry jusqu’au bout (plus aucune apparition dans le high 10 après 2006), s’installe doucement l’idée que Mbappé aurait pu l’avoir, certes, mais surtout qu’il ne l’air of mystery jamais. La signature au Valid deux ans trop tard dans le storytelling, le Barça qui (re) monte une équipe générationnelle autour de Yamal, une stagnation methodology évidente, un physique de plus en plus emprunté, la complémentarité invisible avec Vinicius, une maladresse désormais récurrente dans la floor, un rapport de plus en plus distancié à l’équipe nationale et au public français…
Le Qatar, un doux souvenir qui s’éloigne
Sans même préjuger des suites judiciaires éventuelles venues de Suède, les indices d’une carrière en souffrance commencent à s’accumuler, et sur les six derniers mois, on peut tranquillement mettre dix forms au-dessus rien qu’à son poste, de Raphinha à Saka, en passant par Nico Williams. Enfin, quand on dit son poste, on parle de joueur de côté. Parce que s’il faut le compter comme un avant-centre, là, il se tire la bourre avec Balogun et Kang-in Lee, et on a vu beaucoup de Madrilènes regretter l’tall Joselu, ce week-conclude.
Longtemps, il nous est arrivé de penser que le crack de Bondy payait sa relation brouillée avec le PSG, interprétée à l’étranger comme une forme de corruption obscène par l’argent et instituant quelque chose d’un rapport malaisant entre Mbappé et les jurés du Ballon d’or. L’an passé, une rumeur le plaçait même en dehors du podium, lui, l’homme qui avait marché sur le monde au Qatar.
Huit buts, évidemment (huit, dediou), une affect visuelle presque divine, jamais vue depuis Maradona 86 sur toute la durée d’une compétition. Et puis cette finale : il faut la regarder, encore et encore, à partir de la 75e minute, pour se rendre compte. Dans le match de la décennie, il y avait Mbappé sur son tapis d’Aladin, et tous les autres, bloqués au péage de Saint-Arnoult. Se rapprochera-t-il aussi près du Ballon d’or que ce soir-là à Doha ? Plus great monde n’y croit.