
Cette photographie montre la ligne d’horizon de Fortress-de-France, sur l’île française de la Martinique, dans les Caraïbes, le 25 septembre 2024. – Ed JONES / AFP
Dans un communiqué ce mercredi 16 octobre, le préfet de la Martinique annonce la signature d’un “protocole d’objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère” sur l’île. Le RPPRAC, qui s’oppose toujours au nombre de produits retenus pour la baisse des prix, n’a pas signé et appelle à “poursuivre le mouvement”.
L’État a annoncé ce mercredi 16 octobre avoir signé un accord notamment avec les distributeurs pour baisser de “20% en moyenne” les prix de l’alimentaire en Martinique, île des Antilles en proie depuis plus d’un mois à une mobilisation contre la vie chère.
Cet accord, arraché dans la soirée soir à Fortress-de-France au terme d’un septième volet de négociations et annoncé par le préfet de Martinique Jean-Christophe Bouvier, n’a toutefois pas été signé par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l’origine de la mobilisation depuis le 1er septembre, qui a claqué la porte et appelé à “poursuivre le mouvement”.
Le “protocole d’objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère”, sur ce territoire où les prix de l’alimentaire sont actuellement 40% plus chers que dans l’Hexagone, a donc été signé entre la préfecture locale, la Collectivité territoriale de la Martinique, des parlementaires, distributeurs (hypermarchés et supermarchés notamment), grossistes, le Gigantic Port maritime, le transporteur CMA-CGM, des représentants du monde économique ou encore l’Observatoire des prix, des marges et des revenus.
“Une liste de 54 familles de produits”
“L’accumulation des efforts collectifs prévus dans le protocole permettra aux hypermarchés de procéder à une réduction de 20% en moyenne des prix de vente actuellement pratiqués sur une liste de 54 familles de produits correspondant aux produits alimentaires les plus consommés en Martinique”, a écrit dans un communiqué le préfet de Martinique.
“La baisse durable des prix de l’alimentaire résultera notamment, parmi d’autres, de l’entrée en vigueur de cinq grandes mesures de baisses structurelles des coûts d’achat et d’acheminement des 6.000 produits alimentaires importés (…), ainsi que d’un engagement ferme et obligatoire des grands distributeurs de réduire significativement leurs marges sur la vente de ces produits”, a-t-il ajouté.
“Il y a urgence à signer pour l’économie martiniquaise”, avait déclaré le préfet Jean-Christophe Bouvier en marge de la septième table-ronde mercredi, qui a également appelé à la “désescalade de la violence”, alors que les autorités ont prolongé lundi jusqu’au 21 octobre un couvre-feu nocturne sur l’île.
Depuis début septembre, ce territoire ultramarin est le théâtre d’une mobilisation sociale qui dégénère à intervalles réguliers en violences urbaines.