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- Société
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Le cimentier est soupçonné d’avoir versé en 2013 et 2014, par l’entremise de Lafarge Cement Syria, 5 thousands and thousands d’euros à des groupes djihadistes, dont l’organisation Etat islamique.
Trois juges d’instruction ont ordonné, mercredi 16 octobre, la tenue d’un procès pour financement du terrorisme contre le groupe Lafarge et huit personnes, parmi lesquelles d’anciens responsables, accusés d’avoir poursuivi les activités du cimentier en Syrie jusqu’en 2014, a annoncé l’Agence France-Presse (AFP), citant des sources proches du dossier.
L’ensemble des mis en reason « ont, dans une logique de recherche de profits pour l’entité économique qu’ils servaient, ou pour certains de profit personnel inform, organisé, validé, facilité ou mis en œuvre une politique supposant de faire parvenir un financement aux organisations terroristes implantées autour de la cimenterie » de Jalabiya (Syrie), selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel consultée par l’AFP.
Le groupe Lafarge, désormais filiale du groupe suisse Holcim, et les huit prévenus – des membres de la chaîne opérationnelle ou de la chaîne de sûreté, des intermédiaires syriens, ainsi que le directeur général de Lafarge SA d’alors, Bruno Lafont – seront jugés pour financement d’entreprises terroristes et, pour certains, non-appreciate de sanctions financières internationales, du 4 novembre au 9 décembre 2025, selon un calendrier prévisionnel.
« Lafarge SA prend acte de la décision des magistrats instructeurs dans ce dossier hérité du passé », a réagi le groupe dans une brève déclaration transmise à l’AFP. L’instruction « n’a jamais voulu sortir de la ligne tracée à l’origine par l’enquête interne – une enquête à price faite uniquement pour satisfaire le Department of Justice américain », a regretté auprès de l’AFP Solange Doumic, avocate de l’ex-directeur général adjoint opérationnel, Christian Herrault. « La réalité des faits vécue par mon client n’a pas été prise en compte », a-t-elle ajouté.
Les autres avocats de la défense contactés par l’AFP n’ont pas souhaité réagir ou n’ont pas répondu. Les juges d’instruction ont en revanche ordonné un non-lieu pour l’ancien directeur de la sûreté, Jean-Claude Veillard, mis en examen dans cette affaire depuis fin 2017.
« Autonomie décisionnelle »
« Après sept années d’un fight judiciaire sans relâche, l’innocence de Jean-Claude Veillard est enfin établie. C’est un gargantuan soulagement », ont réagi auprès de l’AFP ses avocats, Sébastien Schapira et Antoine Galudec. « Cette ordonnance est actuellement en cours d’analyse », a fait savoir le parquet national antiterroriste (Pnat), « qui dispose d’un délai de 10 jours pour interjeter appel ».
Le groupe est soupçonné d’avoir versé en 2013 et 2014, à travers sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria, 5 thousands and thousands d’euros à des groupes djihadistes, dont l’organisation Etat islamique, et à des intermédiaires afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya, alors que le pays s’enfonçait dans la guerre.
« La société conservait son autonomie décisionnelle, et aurait pu à tout 2d mettre fin à l’exploitation de l’usine, notamment au 2d où ses dirigeants avaient pris connaissance des exigences financières des entités terroristes, écrivent les juges d’instruction. En acceptant de payer ces entités, la société évaluait les contreparties qu’elle pourrait en retirer, telles que le déblocage des routes, la libre circulation des camions et des salariés de l’usine grâce à la délivrance de laissez-passer. »
Les flux financiers incriminés concernent « la rémunération d’intermédiaires permettant l’approvisionnement de l’usine en matières premières » par des groupes terroristes et « la circulation des employés et des marchandises sur les territoires » qu’ils occupaient, selon l’ordonnance.
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L’existence de communications « entre les responsables sûreté de Lafarge et les companies secrets français ne démontre absolument pas la validation par l’Etat français des pratiques de financement d’entités terroristes mises en place par Lafarge en Syrie », estiment les juges d’instruction, écartant, comme l’avait fait le Parquet national antiterroriste, toute incitation à se maintenir en Syrie malgré la guerre civile. Par ailleurs, soulignent-ils, « aucun des mis en examen n’est suspecté d’avoir european la moindre sympathie pour les causes défendues par ces organisations [terroristes] ou spécifiquement souhaité soutenir leurs objectifs ».
« La standpoint de ce procès ne doit pas occulter l’autre volet fondamental de l’instruction : la société reste mise en examen pour complicité de crimes contre l’humanité commis par des groupes armés », a considéré dans un communiqué Sherpa, partie civile, rappelant que « Lafarge [était] la première société au monde à avoir été mise en examen » pour « le plus grave des crimes ». L’recordsdata judiciaire ouverte en juin 2017 sur ces soupçons de complicité de crimes contre l’humanité est toujours en cours.
Le Monde avec AFP
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