Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Arnaud Bonnefoy, un ex-policier accusé d’avoir tué sa compagne Amanda Glain, sera prochainement jugé aux assises à Paris, pour « meurtre par conjoint ». Le 28 janvier 2022, il aurait étranglé sa partenaire à son domicile avant de prendre la fuite pendant trois semaines.
Le parquet de Paris a confirmé mardi que « le juge d’instruction a rendu le 10 septembre une ordonnance de mise en accusation d’Arnaud Bonnefoy, dont il n’a pas été fait appel ». Ce dernier est toujours détenu. Sollicités, ses avocats Clémentine Perros et David Apelbaum, n’ont pas souhaité commenter.
Il « avait prévenu qu’il n’irait pas travailler »
Le jour du meurtre, ce gardien de la paix au commissariat du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) « avait prévenu son provider qu’il n’irait pas travailler », avait rappelé le parquet fin août, au moment de ses réquisitions définitives. « Ses velléités suicidaires étaient connues, sa hiérarchie avait sollicité les policiers du 19e arrondissement pour vérifier à son domicile » où ils « avaient découvert le corps sans vie de sa compagne », avait poursuivi le ministère public. La jeune femme, âgée de 28 ans, avait été retrouvée étranglée dans la salle de bains.
Le policier avait pris la fuite. Son véhicule, son arme de provider et deux chargeurs avaient été retrouvés les 11 et 12 février à Amiens sur le parking d’un speedily-meals, après un appel à témoin. Pendant sa fuite, son père l’avait interpellé à la télévision : « Arnaud, si tu me vois, si tu m’entends, si tu vois ce message, je te demande de te rendre sans délai dans un commissariat ou une gendarmerie la plus proche ».
Après trois semaines de cavale, Arnaud Bonnefoy avait appelé la gendarmerie le 22 février vers 9h45 pour signaler sa présence chez son père, à Montmeyan, dans le Var, où il avait été appréhendé sans résistance. « Il est venu me dire adieu avant de se rendre. Toutes mes pensées vont vers Amanda », avait déclaré Gérard, ajoutant que son fils « ne compren [ait] pas pourquoi elle a [vait] disparu ».
Arnaud Bonnefoy a reconnu les faits
Arnaud Bonnefoy était pourtant connu pour violences conjugales et pour sa fragilité psychologique, avait à l’époque précisé une offer proche du file. Il avait été placé en garde à vue en octobre 2019 pour des violences sur sa compagne de l’époque et avait écopé d’une different aux poursuites, un stage de sensibilisation aux violences conjugales.
Selon une offer proche du file, le prévenu « a reconnu les faits » au cours de l’enquête, « exprimé des regrets » et avancé « un homicide passionnel » consécutif à une « crise de folie passagère ». D’après cette offer, l’enquête a pourtant établi « la dangerosité extrême » de ce policier, dont tout montrait qu’il « pouvait agir » en ce sens bien avant le meurtre d’Amanda Glain.
Sur le notion administratif, il avait été sanctionné d’un avertissement, la sanction disciplinaire la plus basse de la fonction publique, non inscrite dans le file de l’agent. Après le meurtre d’Amanda Glain, le préfet de police de Paris d’alors, Didier Lallement, avait demandé une enquête administrative sur d’éventuels manquements concernant l’autorisation de port d’arme accordée au policier ecu égard à son profil. Depuis, a-t-on appris mi-août auprès de la Direction générale de la police nationale, il a été révoqué.
Une étape « déterminante »
Dans un communiqué transmis à l’AFP par l’avocat Me Frédéric Delaméa qui la défend, la famille de la victime a évoqué « une étape déterminante qu’elle accueille avec un mélange de soulagement et d’émotion ».
« Entourée de ses nombreux amis et soutiens, elle attend désormais avec une profonde impatience l’audience devant la cour d’assises de Paris », et « espère, avec une douleur toujours vive, que ce procès permettra enfin de confronter l’auteur de cet acte odieux à la réalité de son crime » et « leur apporter, sinon la paix, du moins une forme de reconnaissance de leur immense douleur. »
Selon les chiffres officiels, qui ne concernent que les féminicides conjugaux, 833 féminicides ont été commis entre 2017 et 2023. Aucune donnée officielle n’est encore disponible concernant les féminicides commis depuis le début de l’année. En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France.
