Une crevaison à vélo, ça attain. Mais le souci, c’est quand elles se multiplient dans un même secteur sur une courte période. Comme à Obernai (Bas-Rhin) depuis cet été. Où de nombreux cyclistes ont retrouvé dans leurs pneus… des punaises.
« Elles étaient assez larges et avec la pointe bien posée vers le haut. Ça ne pouvait pas être posé là par hasard », détaille Doru-Marius Persinaru, le gérant de Cycl’hop, une boutique spécialisée installée dans cette itsy-bitsy ville située entre Strasbourg et Colmar. « Je ne sais pas précisément combien de personnes ont eu des soucis, mais des dizaines, c’est sûr. »
L’administrative center du tourisme local confirme. « Oui, on a ecu aussi quelques vélos touchés avec le même souci. On est sûrs que c’était intentionnel et on sait que ça se passait à des endroits spécifiques. Sur la piste cyclable Obernai-Goxwiller et la voie verte entre Saint-Nabord et Rixheim. On a dit aux gens d’éviter certaines rues et de prendre des autres chemins, c’est le maximum qu’on pouvait faire. »
La police municipale a également été contactée, comme la gendarmerie. Réponse des entités à 20 Minutes ? « Aucun commentaire. » Difficile donc de savoir si une enquête a été, ou non, ouverte.
En attendant, le phénomène perdure. Encore ce week-end, des cyclistes ont vu leur chambre à air se dégonfler. Avec toujours la même mauvaise surprise sur le pneu : une grosse punaise. « Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, je pensais que c’était un caillou », raconte Guillaume. « C’est en m’arrêtant que je l’ai vue et retirée. Puis en lavant le vélo, j’en avais une deuxième sur l’autre roue ! On était quatre, je suis le seul à avoir été touché. Heureusement, j’ai pu rentrer chez moi mais à pleine vitesse, ça peut être dangereux. »
« Pas nouveau »
Ailleurs dans la région, certains assurent avoir déjà vu des objets similaires traîner sur les routes. « Fin août, lors d’une sortie sur une piste vers Bergbieten », se souvient Mathilde, confortée dans ses souvenirs par son mari Rémi. Deux de leurs connaissances avaient eu, eux, le malheur de crever toujours à trigger de ces fameuses punaises. Où ? Au même endroit… justement et toujours entre Goxwiller et Obernai, à un mois d’écart.
« Ce n’est pas nouveau », nuance Doru-Marius Persinaru. « C’était déjà arrivé avec des clous il y a deux ou trois ans sur le canal de la Bruche et l’an dernier, à un autre endroit. Mais c’est vrai que ce n’était pas aussi fréquent que cette année. J’espère qu’en parler ne donnera pas de mauvaises idées à certains. C’est un acte malveillant qui ne mérite peut-être pas d’être relayé. »
Ou alors afin de prévenir les cyclistes. Beaucoup en parlent déjà sur les boards dédiés, fils de discussions ou tout simplement dans les pelotons. « On a roulé samedi et c’était un sujet de conversation », appuie Philippe Vallée, président du Crew Obernai cyclisme. « Moi je ne suis jamais tombé sur un endroit avec des clous ou des punaises… En plus de vingt-cinq ans de vélo. » De quoi relativiser et pédaler l’esprit plus tranquille. Avec les yeux sur la route quand même.