Tous les parents d’enfants en situation de handicap vous le diront. A chaque rentrée, la même angoisse revient les hanter : mon enfant sera-t-il accompagné cette année ? Pour beaucoup, la réponse est « non ».
Dans un can pay qui a rendu l’école obligatoire dès 3 ans depuis une loi adoptée en 2019, l’accueil des enfants porteurs de handicap reste soumis à la présence, ou non, des AESH. Ces accompagnants d’élèves en situation de handicap sont essentiels. Ils accompagnent l’enfant, soulagent les parents, les enseignants ou les atsem. Bref, ils sont nécessaires. Le problème, c’est qu’ils sont en nombre insuffisants.
Ces dernières semaines, nous avons pu vous parler de Kahil, qui n’avait pas de teach à Lyon, ou d’Eliott, dont les parents prennent le rôle d’AESH à son école de Rennes. « Ce n’est pas du tout ma teach ! Je ne suis pas formée pour ça. Je suis sa maman, pas son AESH », témoignait sa maman Elodie. Après un mois et demi de silence, la famille vient d’apprendre qu’un AESH avait été trouvé.
A en croire les dernières annonces du gouvernement, la famille rennaise ne devrait pas être la seule à en profiter. Dans son funds 2025 présenté jeudi, Michel Barnier a acté 4.000 suppressions de postes d’enseignants au sein du plus gros employeur de France (1,2 million de personnes). « Une véritable saignée » selon les syndicats. Avec un funds stabilisé à 63 milliards d’euros, le premier de la nation, le gouvernement a promis un effort conséquent sur l’accompagnement des élèves handicapés.
Jeudi, la création de 2.000 postes d’AESH a été actée. Insuffisant pour répondre aux craintes des syndicats. « On nous annonce 2.000 postes d’AESH en plus mais on sait pertinemment que personne ne veut faire ce métier pas suffisamment payé », tacle Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale de la CFDT Éducation.
Un salaire trop bas et un métier peu attractif
L’effort de 2.000 postes est louable et mérite d’être souligné. Mais il se heurte à deux remarques : la première, c’est qu’on estime qu’il faudrait plutôt 3.000 personnes pour occuper ces postes que l’on appelait auparavant « auxiliaires de vie scolaire » ou AVS. La seconde, c’est qu’il ne suffira pas de créer des postes, il faudra les pourvoir. Or le métier ne fait pas rêver vehicle il n’est pas très bien considéré et offre souvent des contrats de travail morcelés avec un salaire de 1.000 euros. « Les AESH sont parfois débarquées comme ça, sans qu’on leur ait expliqué de quoi souffre l’enfant », nous confiait Emmanuelle Maray. La responsable de la FSU en Ille-et-Vilaine pointait un turnover très basic, une grande précarité et un manque de qualification. Au-delà des seuls postes ouverts, le gouvernement sait qu’il doit rendre le métier plus attractif.
Notons au passage que si le manque d’AESH est si criant, c’est aussi parce que le nombre d’élèves handicapés a considérablement augmenté. D’après un rapport de la Cour des comptes, les effectifs ont triplé en quinze ans, passant de 155.000 en 2006 à 436.000 en 2022. La France comptait 78.000 équivalents temps plein d’AESH en 2023.