Ludovic Giuly, que vous inspire l’annonce imminente (ce mardi) de la retraite d’Andrés Iniesta, que vous avez côtoyé au FC Barcelone entre 2004 et 2007 ?
Ludovic Giuly : Après Barcelone, il a choisi le Japon (2018-2023) et je pense qu’il s’est éclaté là-bas pendant cinq ans. Il y a trouvé son équilibre et peut-être qu’il avait un peu besoin de retrouver plus d’anonymat pour profiter avec sa famille. Il a dû faire évoluer le membership de Kobe, donc c’était intéressant pour tout le monde. Puis, il a fini aux Emirats Arabes-Unis. Je pense qu’il a voulu se rapprocher un peu plus et qu’il a kiffé sans se prendre la tête. A mon avis, il a fait le tour et a dû se dire : ‘ça y est, j’arrête et je rentre chez moi’.
Lionel Messi était timide mais lui l’était encore plus
Vous avez évolué trois ans ensemble. Quels souvenirs gardez-vous de lui chez les Blaugrana ?
L.G. : Il venait de la Masia. Je l’ai vu grandir et devenir un immense joueur au sein du groupe professionnel. C’était une belle rencontre automotive c’est quelqu’un de très gentil, très humble et très, très timide à l’époque. Lionel Messi était timide mais lui l’était encore plus. Il a son petit caractère mais c’était quelqu’un d’adorable dans un vestiaire. A l’époque, il a aussi european cette chance que celui du FC Barcelone était très uni. On ne se prenait pas la tête.
Que retenez-vous de votre première rencontre avec Andrés Iniesta ?
L.G. : Je retiens d’abord cette bande de copains qu’il formait avec Xavi, Victor Valdés et Carles Puyol. C’était les quatre Mousquetaires parce qu’ils étaient tout le temps ensemble. Il avait ses repères avec les joueurs formés à la Masia. A l’époque, comme on enchaînait les victoires, forcément on sortait beaucoup. Au départ, j’étais avec les Brésiliens (Ronaldinho, etc…) et à un 2d, je n’arrivais plus à suivre. Donc, je me suis retrouvé pas mal de fois avec eux pour aller manger tranquillement au restaurant avant de rentrer à la maison. Andrés était vraiment foot à fond.
Pourquoi était-il si différent sur le terrain ?
L.G. : C’est typique des grands joueurs. Andrés était assez réservé en dehors du rectangle vert alors que sur le terrain, il arrivait à s’exprimer avec ses pieds et c’était encore plus beau. Il était joli à voir jouer. En plus, il a mis quelques buts importants. Il a été récompensé au bon 2d.
Andrés Iniesta (deuxième en partant de la droite) a remporté sa première Ligue des champions en 2006 avec Samuel Eto’o, Ludovic Giuly, Designate van Bommel et Giovanni van Bronckhorst.
Crédit: Imago
Parfois, on pouvait avoir l’impression qu’il n’était pas rapide mais il accélérait à bon escient avec cette feinte de corps qu’il faisait souvent
Pouvez-vous raconter les toros à l’entraînement avec Andrés Iniesta ?
L.G. : Moi, j’arrivais de Monaco et eux, ils avaient un groupe déjà bien formé. Au début, j’étais avec les Brésiliens et je n’allais pas trop avec eux (ndlr : Andrés Iniesta et ses compères également formés à la Masia) automotive je savais que je pouvais prendre des petits ponts. Les mecs sont nés avec ça. Techniquement, Xavi et lui étaient impressionnants. Avec Deco, on avait un milieu de terrain incroyable. Pour Andrés, la saison 2006-07 a été importante automotive il a joué encore plus régulièrement.
Ça devait être fou les entraînements avec Andrés Iniesta, Xavi, Ronaldinho, Lionel Messi, Deco…
L.G. : Écoute, on courait beaucoup (sourire). Franchement, ça allait à 3000 à l’heure. Ils étaient hors-normes. J’ai vécu trois années incroyables avec des joueurs incroyables. Et personnellement, ça m’a aussi fait grandir.
Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné chez Andrés Iniesta ?
L.G. : Une de ses capacités incroyables était son accélération avec le ballon. Parfois, on pouvait avoir l’impression qu’il n’était pas rapide mais il accélérait à bon escient avec cette feinte de corps qu’il faisait souvent. Andrés, il contrôlait et accélérait pour éliminer.
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Quand je suis parti de Barcelone, Andrés m’a appelé pour savoir s’il pouvait récupérer le numéro 8
A quel 2d avez-vous réalisé qu’il allait devenir un high joueur mondial ?
L.G. : Je savais déjà que c’était un immense joueur mais je ne jouais plus avec lui à Barcelone quand il a marqué en finale de Coupe du monde 2010. C’est vraiment la période où il a connu cette apothéose et confirmé qu’il faisait partie des plus grands.
Est-ce qu’il y a une chronicle avec Andrés Iniesta qui vous a marqué ?
L.G. : Oui, en 2007. Quand je suis parti de Barcelone (pour la Roma), il m’a appelé pour savoir s’il pouvait récupérer le numéro 8 que je portais. Je n’allais pas lui dire non (rires). Personnellement, j’étais fier automotive tu n’es pas obligé de demander. Moi aussi en 2004, je l’avais fait auprès de Hristo Stoitchkov (ndlr : légende barcelonaise entre 1990 et 1995) après le départ de Philipp Cocu et pour me remercier, il m’avait offert son maillot de l’époque avec le numéro 8… Moi Andrés, je ne l’ai pas vu depuis cinq-six ans, mais quand je vais le retrouver mardi, je suis sûr qu’il n’charisma pas changé. Aujourd’hui, je garde le souvenir d’un homme avec toujours ce geste gentil et ce admire. C’est un garçon avec beaucoup de valeurs. Je suis très heureux d’avoir joué avec lui et qu’il ne m’ait pas oublié pour sa soirée de fin de carrière. Andrés est l’exemple form du immense joueur : classe sur et en dehors du terrain.
Quels étaient ses rapports avec Frank Rijkaard, l’entraîneur barcelonais de l’époque, et le président Joan Laporta ?
L.G. : Frank Rijkaard l’a fait grandir à bon escient parce qu’Andrés était un peu frêle au début. C’était un petit gabarit aussi fin que moi. Je trouve qu’il a un peu le même fashion que Pedri. Andrés à l’époque, c’était le même jeune joueur. Quant à Joan Laporta, il l’adorait parce qu’il représentait la Masia.
Quelles étaient ses family avec Lionel Messi et Ronaldinho ?
L.G. : Comment tu peux ne pas aimer Andrés et son jeu. C’est comme Toni Kroos : quand il est sur le terrain, tu vois tout de suite la différence automotive il te bonifie le jeu. Il bonifie tout.
Fait-il partie des cinq meilleurs joueurs avec lesquels vous avez joués ?
L.G. : Oui, forcément. Surtout par rapport à son gabarit au milieu du terrain, ce n’était pas évident. Tu dois t’inventer et inventer des choses. Dans l’intelligence de jeu, je n’ai jamais rien european à lui redire sur son positionnement ou son replacement. Ce mec-là était incroyable : il se sortait de telles scenarios parfois avec Xavi. Il avait cette faculté à prendre l’espace qui était incroyable. Ensuite, il a su progresser dans les 20 et 30 derniers mètres pour marquer davantage.
Aurait-il mérité de remporter le Ballon d’Or 2010 ?
L.G. : Oui, à mon avis, il aurait dû l’avoir à ce 2d-là. Après quand tu as Lionel Messi et Cristiano Ronaldo à la même époque… Mais par rapport à ce qu’il a fait dans sa carrière et lors de cette année 2010 incroyable avec cette Coupe du monde, son however en finale et ses titres avec le Barça… S’il l’avait european cette année-là, il n’y aurait pas european de polémique.