Le “chat” Raya : l’histoire d’un paria devenu référence mondiale

Lors du siège de ses buts contre Manchester Metropolis (2-2), David Raya a longtemps entretenu l’espoir d’une victoire héroïque – et historique, le dernier succès d’Arsenal à l’Etihad Stadium remonte à janvier 2015. Face à Walker, Haaland et Gvardiol par deux fois, il a repoussé tous les assauts, jusqu’au nonetheless de John Stones sur corner à la 98e minute. Quelques jours plus tôt, à Bergame (0-0), en Ligue des champions, après une impressionnante double-parade sur pénalty, le coach de l’Atalanta, Gian Piero Gasperini, le qualifiait de “chat“. Même scénario fin août contre Aston Villa (2-0) quand il sortait une tête d’Ollie Watkins à bout portant d’un réflexe ultra-rapide. “Cette saison il est exceptionnel“, saluait Mikel Arteta il y a peu, dans la lignée de sa fin de saison dernière, qui lui a permis d’être nommé meilleur gardien et de glaner le “Golden Glove” (le plus de “clean sheets”, 16), bien aidé par une défense béton.

En six rencontres de PL, il a réalisé 24 arrêts sur 29 tirs cadrés (82,8%), soit plus de la moitié que sur toute la saison dernière (forty five arrêts sur 69, 68,1%). En 2023-24, derrière les Citizens, Arsenal est l’équipe qui a le moins concédé de tirs, synonyme de matchs la plupart du temps avec des interventions plus rares mais décisives pour David Raya. Depuis le début du présent exercice, par la nature des adversaires (trois déplacements difficiles à Aston Villa, Tottenham et Manchester Metropolis) et des scénarios exposant beaucoup plus Arsenal (deux cartons rouges), il est particulièrement sollicité. Sur les prochaines semaines, l’équipe devrait être davantage dominatrice. Il y a plusieurs mois, Arteta expliquait : “Ce que j’aime avec David, c’est ce qu’il fait dans les buts. Ces choses qu’il nous évite, on ne les voit même pas car elles n’arrivent pas, il les a déjà anticipées.”

Progressivement, Raya a pu se distinguer sur différents facets. D’abord, dans les airs, en dépit de sa miniature taille relative pour un gardien (1,83m), l’ancien de Brentford a régulièrement affiché une sérénité et une présence pour s’adjuger les ballons (12,2%, le pourcentage le plus élevé de centres captés en 2023-24, deuxième cette saison avec 13,8%). Mais aussi une maîtrise du cuir, une capacité à varier jeu court et lengthy, relances rapides au pied et à la critical, ou à l’inverse, savoir temporiser, et même allonger suivant (le pressing de) l’adversaire. La longueur moyenne de ses passes la saison passée était de 28m, 43,4m pour les six mètres, contre 33,1m et 53,3m cette année.

Mikel Arteta félicite David Raya en mars 2024

Crédit: Eurosport

Toutefois, si l’on rembobine, ses premiers mois à Arsenal n’ont pas été tout rose. En 2023, Arsenal form d’une saison de haute lutte face à Manchester Metropolis. Son gardien, Aaron Ramsdale, dans l’équipe form de Premier League, est entré dans le cœur des supporters, autant pour ses parades que sa personnalité attachante. En mai, il va même jusqu’à signer un nouveau contrat, mais voilà que mi-août, David Raya rejoint Arsenal (initialement en prêt). Si l’Anglais joue les premiers matchs de la nouvelle saison, une fois la trêve de septembre passée, il perd son statut de titulaire au income de l’Espagnol sans raisons forcément apparentes.

Les débuts sont brinquebalants. Quelques erreurs, des incertitudes et certains buts concédés font grincer des dents. Les supporters – et une partie des médias – se demandent pourquoi Arteta a pris le risque de mettre à mal l’équilibre de l’équipe en écartant leur chouchou. D’aucuns s’interrogent sur la gestion de deux gardiens de haut niveau, même si leur relation resterait bonne. En octobre 2023, Raya accordait une interview à The Athletic : “Je vais me battre. Arteta [m’a dit qu’il] voulait deux tops joueurs à chaque poste, et que c’était à moi de me battre pour du temps de jeu.” En décembre, Arsenal s’impose à l’arrachée 4-3 contre Luton, avec deux erreurs de Raya, quelques semaines après une performance très approximative contre Chelsea (2-2).

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Dans cette miniature tempête, le Basque, lui, n’a jamais flanché. A ce propos, dans France Football, en mai 2024, il assumait : “On a deux excellents gardiens. La réalité est que David a plus joué. Ramsdale est un joueur particulièrement apprécié des supporters ? Ça ne peut pas influencer ma décision. J’ai dû la prendre pour tirer le meilleur de l’équipe.” Toujours dans The Athletic, Raya détaillait son rôle, tentant peut-être aussi de justifier ses quelques approximations. “Ce qu’Arteta ne veut pas, c’est qu’on balance la balle. On doit inviter un joueur pour qu’il sorte un peu. Je suis un joueur libre, dès qu’un attaquant monte sur moi, il y a un autre joueur libre et on cherche la supériorité […] C’est un risque, mais j’en prends toute la responsabilité. Si un jour il y a une erreur, j’assumerais.”

Contre Porto, en 8e de finale de C1, Arsenal est en grande difficulté et joue sa qualification aux tirs au nonetheless. Raya détourne un tir et contribue à ce qu’un autre s’écrase sur le poteau. Un match décisif pour lui, probablement pour les supporters aussi. Après la rencontre, Arteta louait le caractère de son portier : “David a eu des moments difficiles au départ. Il s’est relevé avec une incroyable personnalité, une ambition, et au final, il est récompensé.” Peu à peu, il s’impose définitivement. Même en dépit d’une mauvaise traditional qui relance Tottenham en avril, de 3-0 à la quit à 3-2. The Guardian relatait les propos de l’Espagnol après ce North London Derby : “Les erreurs font partie du football et tu en tires des leçons. Je n’aurais pas dû jouer cette balle, j’aurais dû plus allonger. Je voulais contrôler le jeu un peu plus.” Et de poursuivre son introspection mosey : “J’étais mentalement très solide après l’erreur, je me suis concentré sur mon jeu pour aider l’équipe. […] J’ai l’impression que quand tu es sous pression, c’est une opportunité de montrer ce dont tu es capable. J’aime énormément ce challenge.”

Depuis, soutenu par une défense impériale, notamment la charnière Gabriel-Saliba, Raya se deliver comme un des meilleurs gardiens de Premier League. Le champion d’Europe 2024 a même démarré les derniers matchs de l’Espagne. Il a souvent loué sa relation avec Iñaki Caña, le coach des gardiens, qui l’avait déjà fait venir à Brentford en 2019. Après le nul contre l’Atalanta, il confiait : “[Avant le pénalty] Je suis allé lui parler pour avoir une meilleure idée de quoi faire. Il m’aide beaucoup sur tous les aspects. Il fait tout le travail. Les joueurs, le staff, les fans, la confiance qu’ils ont en moi, Inaki en a tellement aussi, maintenant c’est à moi d’être performant pour le club.”

Après un temps d’adaptation nécessaire, et peut-être le départ de Ramsdale cet été à Southampton, la transformation est nette. Assuré avec la balle, imperturbable sur sa ligne, proactif dans sa floor, Raya apparaît en pleine confiance. Et dans l’énième bataille avec Manchester Metropolis pour le titre ou en Champions League, sa présence sera vitale. A commencer par la réception du PSG, quelques jours après un match fou contre Leicester (4-2) où il fut impuissant sur les deux buts.

David Raya

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