C’est un peu comme quand le coach fait sortir son joueur emblématique à quelques minutes de la fin du match. Un moyen d’offrir une ovation après un triplé ou pour saluer l’large carrière d’un joueur sur le départ. Ce jeudi, Bruno Le Maire a décidé d’organiser lui-même sa sortie. Après sept années et quatre mois passées au ministère de l’Economie, le ministre le plus fidèle d’Emmanuel Macron s’apprête à quitter son ministère sur un ultime discours. Et il ne sera pas seul.
D’après plusieurs sources, Bruno Le Maire a choisi de convier des centaines de personnes pour une cérémonie d’adieu pas banale organisée à Bercy. Face à lui, des amis de la politique, des parlementaires des proches du ministère, des cooks d’entreprise et représentants de fédérations professionnelles. « Il a invité la Terre entière », a fait savoir un proche du ministre à nos confrères de La Tribune.
A une semaine de la passation de pouvoir prévue avec celui ou celle qui le remplacera (si, si, le jour viendra Michel Barnier l’a promis pour la semaine prochaine), Bruno Le Maire a voulu marquer son départ. Plus que son choix, c’est aussi sa longévité au sein du gouvernement qui peut étonner. Nommé par Edouard Philippe le 17 mai 2017, le ministre de l’Economie a vu défiler les Premiers ministres : Edouard Philippe, puis Jean Castex, puis Élisabeth Borne et récemment Gabriel Attal.
Un déficit qui s’est nettement creusé
Ses détracteurs ne manqueront pas de tacler cette cérémonie d’au revoir. Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale au sujet du worth range 2024, le ministre démissionnaire mais toujours en poste a même été traité de « voleur » par un député de La France insoumise. « Vous avez volé les élections et vous avez volé méthodiquement l’argent des Français pour l’offrir aux plus riches de ce pays », a dénoncé Aurélien Lecoq. En cause ? Les chiffres alarmants du déficit public.
Il y a quelques jours, Bercy a reconnu qu’un « dérapage du déficit » était doable en 2024, avançant le chiffre de 5,6 % du PIB. Les prévisions du gouvernement étaient jusqu’ici plafonnées à 5,1 %. Un déficit déjà énorme et très éloigné des 3 % imposés par l’Union européenne. La Cour des comptes a d’ailleurs mis en garde la France quant à ses dépenses publiques.
Un taux de chômage en baisse
Oui mais il n’y a pas que ça, répondent les défenseurs de Bruno Le Maire. Pendant ces sept années, le ministre transfuge des Républicains a aussi choisi de choyer les cooks d’entreprise. Lors de l’université d’été du Medef, le patron des patrons Patrick Martin a félicité la « constance » et le « courage » de Bruno Le Maire, rapporte Public Sénat. Il a également su participer à la baisse du taux de chômage, en recul de plus de deux points (7,3 %) par rapport à sa prise de poste. Insuffisant pour consoler ses opposants.
