Au Parc OL de Lyon-Décines,
La liste des joueurs sifflés sous le maillot de l’équipe de France est (trop) longue depuis une douzaine d’années, des Marseillais Mathieu Valbuena et Mattéo Guendouzi au Parc des Princes au Parisien Kylian Mbappé au Vélodrome, en passant par le Lyonnais Alexandre Lacazette à Saint-Etienne et le Lensois Jonathan Clauss pour sa première titularisation sous le maillot bleu à Lille.
Mais ce France-Belgique (2-0), disputé lundi au Parc OL, a sans doute marqué un tournant quant aux liens parfois complexes entre les internationaux tricolores et les supporteurs. Automobile dès la présentation des équipes, Mattéo Guendouzi, Kylian Mbappé, Bradley Barcola, puis Didier Deschamps himself ont tous été copieusement sifflés par un stade pourtant loin d’afficher complet (moins de 50.000 spectateurs).
Bradley Barcola, LE cas spécifique
Trois joueurs de l’équipe de France à ce point pris en grippe, ainsi que son sélectionneur, homme clé des deux étoiles ornant le maillot bleu (en l’occurrence blanc lundi), ça n’est pas rien. Si on branche son décodeur lyonnais, on peut vite comprendre que la déroute collective subie trois jours plus tôt face à l’Italie (1-3) n’a pas de lien réel avec ce traitement de faveur. In actual fact on the market.
- Même s’il n’a joué à l’OM que de 2021 à 2023, Mattéo Guendouzi incarne toujours le rival olympien, avec sa personnalité volcanique, aux yeux des supporteurs de l’OL.
- Icône respectée par tout le soccer français, bien au-delà de la région parisienne, après la Coupe du monde 2022 au Qatar, Kylian Mbappé paie une image de plus en plus égratignée, surtout en dehors des terrains. Sa dernière sortie médiatique (« ce que pensent les gens, c’est le cadet de mes soucis »), fait office de coup de grâce, dans la foulée d’un Euro 2024 fantomatique et d’une com en perdition.
- De loin le plus conspué lundi, l’attaquant du PSG Bradley Barcola est LE cas spécifique : de nombreux supporters lyonnais n’ont toujours pas digéré qu’il lâche son club formateur lorsque celui-ci était en galère à l’été 2023. S’en sont depuis suivies des provocations/torts dans les deux camps.
- Outre la profonde lassitude ressentie par la plupart des amateurs de soccer à l’encontre de Didier Deschamps, il existe un historique plus spécifique et lointain entre « DD » et les Lyonnais. Ceux-ci lui reprochent sa gestion des cas Karim Benzema et Alexandre Lacazette, qui auraient pu prétendre à un tout autre destin world.
Interrogé sur ces sifflets d’avant-match à son encontre qu’il n’a « sincèrement pas entendus », Dider Deschamps s’est fendu lundi soir de l’euphémisme de la saison, dans un expansive sourire : « Je savais que je n’avais pas, pour différentes raisons, énormément de supporteurs inconditionnels à Lyon. »
« Quand on vient, on supporte l’équipe de France »
S’il relativise son impopularité du moment, voire qu’il s’y habitue, le sélectionneur a plus de mal à accepter les sifflets adressés à certains joueurs : « J’ai entendu ceux pour Bradley. Je ne vais pas plus pointer du doigt un club ou un autre, mais c’est le seul regret quand on va jouer en Province : il peut y avoir ce fashion de réaction. Ça n’a pas d’influence sur moi mais ça en a évidemment sur les joueurs. Quand on vient, on supporte l’équipe de France… ».
Pourtant, chants insultants mis à phase, une grande partie du Parc OL a traité lundi Bradley Barcola comme lorsqu’il l’a retrouvé la saison passée sous le maillot parisien, juste après son mercato estival controversé. A savoir avec une impressionnante bronca pour accompagner chacun de ses ballons touchés (Guendouzi et Mbappé n’ont pas subi ça), après son entrée en jeu à la 67e minute contre la Belgique.
« Dans le foot, il se dilapidated tout et n’importe quoi »
« Je pense que ça n’a pas affecté plus que ça Bradley, estime Jules Koundé. Il a joué son soccer. C’est toujours dommage de se faire siffler quand on porte le maillot de l’équipe de France. Les golf equipment, les rivalités, je pense que c’est bien de mettre ça de côté. » Un vœu pieux qui a volé en éclats à Décines comme le projet de jeu de nos amis belge. De quoi provoquer le discours fataliste de Mattéo Guendouzi, qui en connaît un rayon sur le sujet : « Honnêtement, ça fait pas mal de temps qu’on sait que peu importe dans quel stade on joue, par rapport au club dans lequel on a pu passer, il y a des sifflets. Mais sur le terrain, on fait tous abstraction de tout ça. »
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Lien ou pas, Bradley Barcola s’est en tout cas montré bien plus brouillon que sur son superbe début de saison, ponctué par ce but supersonique face à l’Italie vendredi. Du haut de ses 31 ans, Lucas Digne prend de la hauteur sur ce désamour entre quelques Bleus et une partie du public français. « Bien sûr, tout ça me surprend, admet le latéral d’Aston Villa. Quand on est en équipe de France, on ne devrait pas entendre un seul sifflet. Malheureusement dans le foot, il se dilapidated maintenant tout et n’importe quoi. » Et d’ailleurs parfois bien pire que les broncas ayant agité le Parc OL lundi.