Selon les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique (INS) dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2023, le pays a importé 2 411 855 tonnes de clinker cette année-là. En glissement annuel, ces importations sont en hausse de 243 216 tonnes (11%). En revanche, la valeur de ces importations a baissé passant de 137,2 en 2022 à 87,7 milliards de FCFA en 2023, soit une baisse de 49,5 milliards de FCFA (36%).
Dans son rapport, l’INS n’explique pas ces tendances. Cependant, l’accroissement des volumes des importations de clinker peut être justifié par une demande de plus en plus poussée des cimentiers, qui font face à l’absence d’une production locale. Pour limiter les importations massives et onéreuses du clinker, les Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale locale du groupe LafargeHolcim Maroc Afrique (55%), ont introduit dans le pays une nouvelle technique de production du ciment, en substituant le clinker par de la poudre de marbre. Cimencam a ainsi décroché un permis d’exploitation du marbre de Bidzar dans la région du Nord du Cameroun.
Cette entreprise a également construit une ligne de production de clinker dans son usine de Figuil, d’un montant de 50 milliards de FCFA. Depuis mars 2024, la filiale locale du groupe LafargeHolcim Maroc Afrique (LHMA), a annoncé avoir procédé à l’allumage avec succès du four de sa nouvelle usine et a commencé la fabrication du clinker.
Le cimentier Mira a, pour sa part, annoncé, en 2022, un projet de construction, dans la région du Nord, d’un complexe cimentier, estimé à environ 120 milliards de FCFA. Cette unité industrielle, apprend-on, sera dimensionnée pour produire quelque 700 000 tonnes de clinker chaque année.
Frédéric Nonos
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