Le premier symposium NAPRECA-RDC s’est tenu le 8 mai 2024 à l’université Loyola du Congo/Canisius Kimwenza dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa sous le thème principal : « produits naturels, sante, économie et développement ».
Le secrétaire technique du Réseau des parlementaires pour la promotion de la santé et de la médecine traditionnelle (Reprosan) a présenté une communication sur le diabète.
Le réseau réunissant les personnes et les structures qui valorisent les ressources de la biodiversité s’est réuni le 8 mai 2024 à l’université Loyola du Congo/Canisius Kimwenza dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa. « En ce jour particulier du 8 mai 2024, à l’occasion de ce Symposium national sur les produits naturels, nous tenons tout d’abord à remercier les institutions de la République Démocratique du Congo en commençant par le Président de la République, son Excellence Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et son gouvernement pour les efforts fournis dans le rétablissement de la paix à l’Est de notre pays et pour avoir augmenté le budget de la recherche en RD Congo en ce moment d’agression. Nous nous félicitons de cette initiative qui représente un autre signal fort de l’engagement continu », a déclaré le président du Comité d’organisation, Pr. Mbala Mavinga Blaise.
Le réseau a été conçu par des scientifiques d’Afrique de l’Est et Centrale participant au 14ème Symposium International sur la chimie des produits naturels qui s’est tenu en 1984 en Pologne. La nécessité de NAPRECA est née de la prise de conscience que l’Afrique était riche en biodiversité mais pauvre en recherche et développement dans le domaine des produits naturels. Le soutien de l’ISP (International Science Programme) a débuté en 1988. Le Rwanda a adhéré en 1988, et actuellement, les branches de la NAPRECA se trouvent au: Botswana, Cameroun, RD. Congo, Egypte, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Soudan, Rwanda, Tanzanie, Uganda, et Zimbabwe. Chaque pays constitue une Branche Nationale de NAPRECA internationale.
Chaque Branche National est autonome dans son organisation et son fonctionnement. Bien que la NAPRECA ait été initialement créée pour la recherche et l’utilisation dans les domaines de Chimie de Produits Naturels l’Afrique de l’Est et Centrale, le conseil d’administration de la NAPRECA s’est réuni au Caire (Egypte) en 2019 et a décidé d’étendre les activités de la NAPRECA à tous les pays africains et d’élargir son champ de recherche au-delà de la chimie de produits naturels vers la biodiversité, l’économie, les droits, l’agronomie, la biologie, l’environnement, etc.
La Branche NAPRECA RDC a organisé brillamment le 13ème Symposium International de NAPRECA du 12 au 14 Aout 2009 sous le thème : Drug discovery from Africa rain forest (la découverte de médicaments à partir de forêts tropicales africaines). Ce symposium a connu une réussite sans précèdent puis qu’il a été bien apprécié à travers tout le réseau NAPRECA International, son secrétariat exécutif et les représentants de branches des autres pays dans son organisation et la qualité de communications abordées.
Curieusement, la Branche NAPRECA-RDC est entrée dans une léthargie profonde pendant plusieurs années qui ont suivi au point de disparaitre et de manquer toute opportunité par rapport aux Branches des autres pays. Pour réactiver ce réseau de chercheurs en RD Congo en concertation avec les Secrétariats exécutifs passés et actuels, un groupe de chercheurs appartenant notamment à l’ACASTI naturels, santé, économie et développement’’.
Les produits naturels sont des substances naturelles de la terre et des océans comprenant les plantes, les animaux, les microorganismes, les champignons et les minerais. Dans les produits naturels, on trouve les métabolites primaires (sucres, lipides, protéines, etc.) qui servent aux plantes pour la respiration et la survie, et les métabolites secondaires (alcaloïdes, quinones, tannins, stéroïdes, etc.), qui servent à la survie de la plante dans l’environnement. Ce sont les métabolites secondaires qui sont extraits des plantes et utilisés pour la santé humaine et animale, pour la cosmétique et les nutraceutiques. Les produits naturels jouent un rôle important dans la découverte des médicaments. Plus de 50% des médicaments prescrits sont d’origine naturelle.
La recherche des médicaments pour combattre une maladie commence souvent à partir des connaissances de la médecine traditionnelle qui traitent ladite maladie. Les extraits utilisés en médecine traditionnelle sont utilisés pour isoler la ou les molécules actives qui peuvent être utilisées comme tel où transformées en un dérivé plus actif ou un dérivé moins toxique. L’exemple le plus illustratif est celui des anti-malariens.
La quinine est la première molécule anti-malarienne isolée du quinquina, une plante de la famille de Chinchona. L’isolation et l’utilisation de cette molécule ont permis de soulager les crises de la malaria dans le monde. Cette molécule, ayant des effets secondaires peu tolérables par plusieurs, est encore recommandée de nos jours quand tous les autres traitements en vigueur de la malaria échouent. La quinine a servi de modèle à la synthèse de la chloroquine, un autre alcaloïde anti-malaria.
La chloroquine a été la molécule de choix pour traiter la malaria à titre préventif et curatif. Mais avec le temps, on a remarqué la résistance de plasmodiums à la chloroquine. La résistance des plasmodiums à la chloroquine a poussé la Chine, dans les années 1960, à donner à son ’Académie Nationale de la Médecine Traditionnelle la mission de trouver un nouvel anti-malarien. Après avoir étudié les extraits de plus de 200 recettes locales, YOUYUO Tu et son équipe isolèrent un terpène lactone, l’artémisinine, très actif contre la malaria. Plus tard, le dihydroartemisinin, plus actif que la précédente molécule, fut isolé et devint la nouvelle génération des antimalariens. Youyou fut récompensé par le Prix Nobel de chimie en 2015.
Les dérivées de dihydroartemisinin, artether, artmether, artesunate furent utilisés partout dans le monde en remplacement des alcaloïdes. Mais ces dernières années, on a observé le phénomène de la résistance des plasmodiums aux dérivés d’Artemisinin. L’OMS recommande ainsi l’utilisation de mélange des dérivés d’artémisinine et des alcaloïdes pour traiter la malaria afin de retarder la résistance des plasmodiums aux dérivés d’artémisinine. Une fois de plus, il y a nécessité de trouver des nouvelles molécules contre la malaria.
Des feuilles de Jatropha gossypifolia
Le diabète est une maladie métabolique grave menaçant la santé publique dans le monde qui affecte 8.8% de la population mondiale. Après la préparation de l’EEJG, un screening qualitatif a été effectué, suivi d’une quantification puis évaluation du potentiel antioxydant in vitro. Le potentiel antidiabétique in vivo de l’extrait a été évalué en utilisant un modèle expérimental de rats (Wistar) exposés à une solution de sucrose à la dose de 5 g/kg en suite des animaux ont été sacrifiés, préparation des organes et réalisation des coupes histologiques. La toxicité aigüe a été évaluée. En fin, les gélules ont été pré-formulées par granulation humides.
L’EEJG est un réservoir en métabolites secondaire et renferme des teneurs en polyphénols totaux, flavonoïdes et alcaloïdes de l’EEJG respectivement de 453,33 ± 23,09 EAG/g MS, 50,16 ± 0,38 EQ/g MS et 110,49±14,83 EQu/g MS. l’extrait éthanolique de Jatropha gossypifolia à la dose de 250 mg/kg aux rats diminue significativement la glycémie de 198,00 ± 28,57 à 110,60 ± 31,60 mg/kg et de 198,00 ± 28,57 à 92,40 ± 15,88, respectivement 30 et 60 minutes. La DL 50 de l’EEJG est supérieur à 2000 mg/kg de PC. Les contrôles pharmaco techniques montrent que les gélules fabriquées sont conformes aux normes de la pharmacopée internationale. L’étude a révélé que l’EEJG possède un potentiel antidiabétique. Le mécanisme probable est l’augmentation de statut antioxydant et diminution des marqueurs pro-oxydants. Le Réseau des parlementaires pour la promotion de la santé et de la médecine traditionnelle (Reprosan), en collaboration avec des tradipraticiens et naturopathes, veut une meilleure reconnaissance.
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