La scène que nous avons observée aujourd’hui à la Fecafoot est une source d’humiliation pour nous tous. Elle témoigne du fait que le pays n’est plus dirigé. J’ai toujours affirmé : laissez Eto’o faire… Quand il se réveillera, il sera trop tard pour contenir ce jeune homme. Nous avons confié la Fecafoot à un gamin assoiffé de pouvoir, obsédé par ses illusions, et voici le résultat pour ce beau pays, étalé devant le monde entier. L’avenir de ce pays est plus important qu’un individu. C’est regrettable que nous ne parvenions pas à établir une administration solide de ce point de vue. Je l’ai toujours dit, Eto’o fils ne craint personne dans ce pays.
La seule personne qui lui inspire de la crainte, c’est le président Paul Biya. Si ce dernier n’est pas là, Eto’o vous dira que son heure est venue. C’est un jeune homme défiant l’hubris, ce syndrome qui caractérise une personne à l’ego démesuré, dont la perception de la réalité est altérée. Il se croit omniscient, omnipotent, mais il échouera, comme ce fut le cas pour Jules César. Au Cameroun, nous avons vu des individus tels Amougou Belinga, Ateba Yéné, ou Kingué qui parlaient trop, ils n’ont pas eu la faveur de cet état monstre. Cet état est un monstre froid, il n’aime pas les personnes trop aimées. L’intellectuel Blériot s’est bien trompé dans ses conseils au ministre sur un plateau télé. Biya travaille avec les personnes que le public n’aime pas. Eto’o est un manipulateur. Qu’est-ce que la manipulation ici ? C’est une tendance active du sujet à nourrir son propre narcissisme au détriment de celui des autres. Il exerce une emprise sur sa victime, ne se remet jamais en question, sachant qu’il dissimule un vide intellectuel qu’il essaie de masquer par son arrogance.
Eto’o sait que s’il ôte son masque de footballeur, il devient dans la société une personne sans valeur. Il convient d’observer attentivement ses comportements : lors des matchs historiques remportés par les Lions indomptables, il se présente en héros, prend les devants. Lorsque nous perdons et qu’on l’accuse, il adopte la position de victime. Dans son altercation avec Marc Brys, il brandit le chauvinisme : “Tu peux dire cela chez toi ?” Par là il veut toucher la corde sensible de tous ceux qui sont contre les entraineurs européens et mettre le peuple derrière lui. Pourquoi ne tient-il pas le même discours envers monsieur Tollo, avec qui il échange également vivement ? Dans ses discussions, il prononce le nom du président Paul Biya pour montrer qu’il est loyaliste, alors qu’il refuse d’appliquer ses instructions. Le pouvoir en place du Cameroun faites attention avec Samuel Eto’o Fils. C’est lui qui vous fera descendre dans l’abîme.
C’est un jeune enfermé dans une logique grégaire, criarde et ostentatoire. Je maintiens que, comme je l’ai souligné avant la prise de pouvoir de ce staff à la Fecafoot il y a quelques années, vous regretterez ce que vous avez laissé faire à la Fecafoot. Le pouvoir du président Paul Biya peut commencer à chuter par là, mais ils ne peuvent pas le comprendre. Ce que je redoute et que je défends est que notre pays ne soit pas un jour dirigé par un héros médiocre. Ce qui se passe à la Fecafoot montre que le président doit maintenir ce pays solide avant de partir, sinon nous allons tout droit vers la guerre. Le ministère, c’est la politique ; la Fecafoot, c’est le droit. Quand le droit est confronté à la politique, c’est la politique qui règne, car ce sont les hommes politiques qui initient les actes juridiques.
