Les mâles qui se battent pour s’accoupler avec les femelles s’infligent des morsures, qui est la voie par excellence pour la transmission du virus.
Malgré les progrès accomplis en matière de lutte contre la rage au Cameroun, cette maladie pose toujours un grave problème. La rage canine sévit de manière enzootique, avec des variations saisonnières de l’incidence mensuelle de la maladie. La densité des cas de rage est en général faible. La maladie étant disséminée dans tout le pays et les cas pouvant apparaître à une grande distance les uns des autres. Ceci est souvent dû à des fugues d’animaux enragés qui vont contaminer d’autres animaux à plusieurs dizaines de kilomètres de leur point d’origine. Les chaleurs des femelles sont aussi responsables d’une augmentation des rencontres entre mâles et femelles, à l’occasion desquelles, les mâles qui se battent pour s’accoupler avec les femelles s’infligent des morsures, voie par excellence pour la transmission du virus.
On trouve ici une explication partielle des pics saisonniers de l’incidence de la maladie qui coïncide avec la période de rut des chiens. Ce type de cycle est favorisé par le niveau sanitaire assez bas dans le pays. Ici, les sources virulentes sont constituées par : des animaux malades, sources essentielles du virus ; des animaux excréteurs pré-symptomatiques, sources très insidieuses, avant l’apparition des premiers signes cliniques ; des animaux porteurs chroniques guéris, de portée épidémiologique nulle. Les chiens sont à l’origine de 99 % des expositions et des décès humains dus à la rage.
Malgré l’existence des protocoles efficaces de prise en charge, on continue d’enregistrer des cas qui auraient pu être évités. La rage sévit sous forme d’enzootie et constitue un problème majeur de santé publique croissant qui impacte sur les efforts déployés par le Gouvernement pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).
Le présent plan élaboré par les experts de la santé humaine et animale ambitionne de définir une stratégie efficace d’élimination de la rage au Cameroun, objectif qui s’inscrit dans la démarche mondiale d’élimination de la rage transmise par le chien d’ici 2030.
Pour rompre le lien entre la source animale de la maladie et l’infection humaine, la stratégie d’élimination combine la promotion du bien-être canin, l’organisation des campagnes de vaccination de masse de chiens, la prise en charge des personnes exposées, la sensibilisation du grand public et la surveillance de la rage, soutenue par l’approche « Une santé ».
E.S.N
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