Admis dans cette formation hospitalière, mercredi 07 février 2024, ils ont immédiatement été mis sous soins grâce au « Plan blanc », un dispositif d’urgence déclenché par le Directeur général et ses collaborateurs.
Urgence signalée et maîtrisée. L’hôpital général de Douala a sauvé la vie de 18 étudiants d’un institut de formation hôtelière de la place, admis en son sein. Ils sont arrivés blessés, accompagnés d’un véhicule de la gendarmerie nationale. Des faits, ces étudiants ont été victimes de brûlures par une explosion de gaz qui s’est produite dans cette formation hôtelière où ils préparaient leur soirée gastronomique dans le cadre des activités marquant la 58e édition de la fête de la jeunesse 2024.
« Les circonstances à l’origine de l’accident qui est survenu dans l’institut de formation hôtelière (IPH, ndlr), d’après ce qui nous a été rapporté par la gérante du centre de formation, il y a eu une fuite à l’intérieur de la cuisine. C’est–à–dire les bouteilles ne sont pas dans la cuisine, elles sont dehors et je pense que la fuite devrait être au niveau des connexions entre les tuyaux et les plaques à gaz. Il y a eu une fuite qui s’est fait toute suite ressentir par l’odeur du gaz et à l’intérieur de la cuisine il y avait peut-être deux ou trois dizaines d’étudiants qui sont en formation là-bas. Quand l’odeur s’est donc manifestée, il paraît que (je dis il paraît parce que je pense que ce sont les enquêtes qui pourraient préciser) l’un d’entre eux a claqué le briquet. Je ne sais pas s’il voulait allumer ou s’il cherchait d’où provenait l’odeur et c’est comme ça que le feu a jailli et a brûlé une vingtaine d’entre eux. Voilà ce qui nous a été rapporté par les responsables de l’établissement. Là maintenant je pense que l’établissement doit être sous scellé et les enquêtes policières en cours pourront donner officiellement ce qui a été à la cause de cette incendie », fait savoir Professeur Bertrand Mbatchou, Directeur médical de l’hôpital général de Douala.
Précisément, des 18 étudiants accueillis, l’hôpital fait état de 12 femmes et 06 hommes, compris entre 16 ans et 30 ans avec dans l’ensemble 09 cas légers, 04 cas modérés et 05 cas de brûlure grave entre 25% et 60% sur toute la surface du corps. Par ailleurs, on dénombre 01 cas d’inhalation de fumée qui reste aussi très préoccupant. « Il faut savoir que les patients qui ont des brûlures légères sont ceux mis en observation et qui devraient sortir dès que la famille se présentait pour les ramener à la maison, pour qu’ils ne reviennent qu’en externe pour les pansements. Ça c’était la situation d’hier soir avant que nous ne quittions l’hôpital. Pour ce matin nous les avons revus et tout à l’heure j’ai oublié de dire dans le dispositif de prise en charge, la prise en charge psychologique. Vous vous imaginez bien dans ce genre de catastrophe même quand on sort sans blessures on est parfois traumatisé. Le psychologue a fait le tour de ces malades et familles et même le personnel pour les rassurer. Bon ce matin quand nous sommes passés on avait 05 patients sortis depuis hier sur les 09, 03 autres devraient sortir au courant de cette journée, nous allons refaire le point tout à l’heure. On a eu un peu de chance parce que parmi les 05 qui étaient d’emblée grave hier, 02 sont un tout petit peu sortis de cette zone. Donc actuellement on a 03 qui sont plus graves et le reste sont modérés et vont rester à l’hôpital pour qu’on puisse surveiller et administrer les soins », ajoute le coordonnateur des activités médicales de l’hôpital.
Une prise en charge immédiate et gratuite
Au vue de la gravité de la situation, et l’afflux massif de victimes, l’hôpital général a mobilisé son dispositif de prise en charge appelé « le plan blanc ». Il s’agit d’un dispositif dans le cadre des urgences vitales qui permet de mobiliser toutes les ressources nécessaires pour assurer une prise en charge optimale des sinistrés. Pour ce faire, la ressource principale est le personnel. Ainsi la prise en charge de ces victimes pour la majorité des femmes a vu mobiliser les médecins réanimateurs, les médecins urgentistes, les médecins traumatologues, les médecins généralistes, les médecins anesthésistes, les infirmiers, les aides- soignants, les brancardiers, le personnel du laboratoire, le personnel technique, le personnel d’hôtellerie, le personnel d’entretien pour ne citer que ceux-ci. Ce dispositif qui a déjà fait ses preuves a également rassemblé les consommables médicaux et les médicaments à administrer tels que les anti- douleurs et autres solutés pour panser les plaies. Plus encore, une logistique mobilisée avec un apport conséquent en salles pour malades, de lits et autres matériels de couchage.
La supervision de ce plan d’urgence est faite par la coordination générale des soins, sous le regard de l’administration de l’hôpital. « Le plan blanc a été mis en place au moment même de leur accueil et c’est environ 50 personnels qui ont été mis à pied d’œuvre pour les accueillir et commencer aussitôt les soins. Les urgences vitales à l’HGD sont un process mis en place qui permet justement de suspendre les procédures administratives et financières et d’entamer les prises en charge des patients en urgence, et encore plus, quand le pronostic vital est déclenché », renseigne le Directeur médical. Il ajoute par ailleurs, qu’il est « important aussi de signaler que tout ceci se fait sans que l’hôpital n’est à demander 1FCFA à qui que ce soit. Dans le fonctionnement de l’hôpital, nous prévoyons la prise en charge en cas d’urgence, que ce so-it un malade qui arrive tout seul ou quelqu’un qu’on ramasse dans la rue, de façon coutumière nous les recevons sans qu’ils n’aient à dépenser quoi que ce soit. Au moins les premiers soins donc les 24 à 48h qui suivent question de stabiliser le patient avant l’arrivée des familles. Hier et encore plus dans le cadre de cet afflux, tous ont été pris en charge par du matériel que nous avons mobilisé depuis la pharmacie de l’hôpital. Nous n’avons envoyé personne acheter un médicament ou une compresse dehors, voilà ce qui a été fait, et je pense qu’on a pu stabiliser les patients ».
Plusieurs membres du gouvernement notamment le délégué régional de l’emploi et de la formation professionnelle avec à sa suite une délégation du ministère des enseignements secondaires, le sous-préfet de Douala 5ème, les commissaires central et principal d’arrondissement de Douala 2ème et 10ème, pour ne citer que ceux-ci, le maire de la commune d’arrondissement de Douala 5ème , le gouverneur de la région du littoral et son état-major ont fait une descente sur les lieux afin de s’enquérir de la situation. L’état d’urgence a été levé par l’hôpital et une veille sera faite par les équipes médicales afin de s’assurer que ces brûlés recevront la meilleure prise en charge.
L’article Hôpital Général de Douala : 18 étudiants brûlés gratuitement pris en charge est apparu en premier sur Echos Santé.